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Le billet vert. La France monte timidement dans les bus à hydrogène

Après Versailles, Auxerre, Toulouse et plusieurs communes dans le Nord, Pau se met aussi  aux bus à hydrogène. des bus qui ne rejettent pas de particules ou d'oxyde d'azote.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Fébus, le bus à hydrogène, à Pau (Pyrénées-Atlantiques). (SUZANNE SHOJAEI / FRANCE-BLEU BÉARN)

Emmanuel Macron inaugure mardi à Pau, la nouvelle ligne de bus à hydrogène de la ville. Lancée, il y a plus d'un mois, elle est bien moins polluante que les vieux bus diesel. 

Avec leur intérieur cuir et bois, ils sont surtout très silencieux. Les six nouveaux bus palois desservent déjà depuis plus d’un mois une ligne entre la gare et l’hôpital et il n’y a rien d’autre que de la vapeur d’eau qui sort de leur pot. Après Versailles, Auxerre, Toulouse, plusieurs communes dans le Nord, Pau devient donc le nouveau banc d’essai des bus à hydrogène en France. Cette technologie est très intéressante pour les flottes captives c'est à dire celles qui vont toujours faire leur plein au même endroit.

Sont ils verts pour autant ?

S'ils ne rejettent plus de particules ou d'oxyde d'azote, ce qui est mieux pour la qualité de l'air en ville, pour le climat, tout dépend de comment est produit l’hydrogène avec lequel vous faites le plein de votre bus ou de votre taxi. Il y a deux techniques soit par "vapo réformage" qui consiste à mettre en contact du méthane de la vapeur d’eau et beaucoup de chaleur. Une opération qui se passe plutôt sur des sites industriels qui tournent aux énergies fossiles et en plus il faut transporter l’hydrogène sous forme liquide par camion-citerne de son lieu de production à la pompe. Le bilan carbone au global n’est  donc pas très bon. En revanche, il y a une autre technique qui consiste à produire l’hydrogène par électrolyse de l’eau. Le rendement est un peu moins bon mais l'électricité nécessaire peut être produite par des énergies renouvelables solaires ou éoliens. En plus certaines technologies permettent même de le stocker comme ça pas de problème d'intermitence, on peut alors en disposer même quand il n’y a pas de vent ou de soleil. C’est d’ailleurs la promesse faite pour Pau dont le hangar de bus devra être alimenté par des panneaux solaires à l'avenir.

On maitrise mieux qu'avant l'hydrogène

Depuis l’explosion du Zeppelin "Hindenburg" gonflé au dihydrogène prés de New York en 1937, on n’aime pas trop l’hydrogène dans les transports. L’hydrogène est l’atome le plus léger alors il a tendance à fuir et le problème c’est qu’au contact de l’air, dans certaines proportions, une petite étincelle, il explose. Mais près d’un siècle après cet accident on le maitrise un peu mieux. Les promoteurs de l’hydrogène dans les transports aiment bien rappeler qu’après tout dans une voiture essence on s’assoit aussi au-dessus d’un réservoir de combustible que l’on brule pour faire tourner un moteur. Il n’y a pas de risque zéro. En tous cas, même s’il n’y a pas d’interdiction la sécurité civile recommande de ne pas garer dans les parkings sous terrain les véhicules à hydrogène.

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