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Le billet sciences. Le Giec se réunit pour préparer son rapport

À partir d'aujourd'hui, les experts du Giec vont se réunir en visioconférence pour préparer le résumé d'une partie de leur sixième rapport sur le changement climatique.
Plusieurs centaines de chercheurs mais aussi d'observateurs des 195 États membres du groupement intergouvernemental vont devoir se mettre d'accord sur l'évolution du climat de la planète.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La Mer de Glace perd de sa surface à cause du réchauffement climatique à Chamonix (Haute-Savoie).. Photo d'illustration.  (ERIC FEFERBERG / AFP)

Il faut savoir que les rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) se divisent en trois parties. D'abord les bases physiques du changement climatique : que se passe-t-il avec l'effet de serre, avec nos puits de carbone ? Puis une deuxième partie sur les impacts : à quel rythme fond la banquise ? Jusqu'où peuvent monter les océans ? Et enfin une troisième partie sur les solutions pour atténuer ces impacts : planter plus d'arbres, capter du CO2 pour le stocker sous terre.

À chaque fois, ils rédigent un gros rapport scientifique de plusieurs milliers de pages mais les groupes de travail du Giec adoptent aussi une synthèse de quelques dizaines de pages. Un résumé pour décideurs qu'ils votent mot à mot, ligne par ligne pour faire passer leur message auprès du grand public. C'est ce résumé de la première partie qui va être rédigé pendant ces quinze jours de réunion.

La pollution est responsable du changement climatique 

Leurs certitudes sur l'impact de nos émissions de gaz a effet de serre n'ont pas fait que se confirmer au fur et à mesure de ses rapports. En 2001, pour le 3e, le Giec estimait que le lien entre nos émissions et le réchauffement rapide de notre atmosphère était juste "probable". Il est devenu "extrêmement probable", à 95%, en 2013 pour leur 5e rapport. Les experts établissent ensuite différents scénarios de réchauffement en fonction des émissions. Le plus pessimiste tablait sur plus 4°C d'ici la fin du siècle mais on sait que des chercheurs français du CNRS et de Météo-France, qui ont contribué à ce 6e rapport du Giec, ont trouvé un scénario encore plus pessimiste avec une hausse moyenne de la température pouvant aller jusqu'à 7°C en 2100.

Il ne faut pas s'attendre à un rapport très réjouissant 

On attend de voir ce que les chercheurs vont dire que ce qu'ils appellent nos points de bascule. Le moment où notre machine climatique ne réagit plus de la même façon, par exemple quand les forêts émettent plus de gaz à effet de serre qu'elles n'en captent ou quand les courants océaniques changent. Des études ont déjà commencé à renseigner ces points.

Ces quinze jours de réunion sont aussi l'occasion d'une bataille sémantique pour faire comprendre un message scientifique complexe à tout le monde. Une bataille entre ceux qui veulent utiliser des mots très forts pour faire comprendre l'immense menace du changement climatique et ceux qui veulent plutôt adopter un ton plus neutre pour ne pas démobiliser tout le monde.

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