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La réalité augmentée pour faire revivre des espèces disparues le temps d'une expo

L'exposition du Muséum national d'Histoire naturelle tombe au moment où la communauté scientifique espère des mesures pour préserver la biodiversité autant que le climat.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'exposition "revivre" en réalité augmentée ressucite les espèces disparues ou en danger au Museum d'Histoire naturelle. ici, l'Aepyornis, 12 janvier 2021. (SAOLA STUDIO / MNHN)

"Revivre" est le nom d’une exposition qui débute mercredi 16 juin au Muséum(Nouvelle fenêtre) national d’histoire naturelle de Paris. Une exposition où s’animent les espèces disparues. C’est avec un casque et une visière vissée sur la tête que le Muséum nous invite à découvrir ou à redécouvrir la salle des espèces disparues, qui existe depuis l'ouverture de la Grande galerie de l'évolution en 1994.

Dans cette petite visite en réalité augmentée (15 minutes), on voit s’animer par exemple le crâne de la Rhytine de Steller, une sorte d’immense phoque découvert et décimé en moins de 30 ans au XVIIIe siècle dans le Pacifique nord, puisqu’il a été chassé pour sa viande et son huile. Mais là, comme par magie, on le voit ressuscité et nager au-dessous de nos têtes.

Cette visite en réalité augmentée évoque une dizaine d'espèces sur les plus de 200 présentes dans les vitrines de la salle. Elle ne vole pas totalement la vedette aux animaux naturalisés du Muséum mais invite le visiteur a en savoir plus sur les autres. En revanche, du dodo au grand pingouin en passant par le tigre à dents de sabre, le message reste le même : l’impact de l’homme sur ces espèces disparues.

À l’occasion de ce dépoussiérage de la collection existante du Muséum, les scientifiques et les réalisateurs de cette visite en réalité augmentée, le studio Saola, ont tout de même eu de bonnes surprises comme celle de découvrir que le grand scarabée d’Angola(Nouvelle fenêtre) n’avait pas complètement disparu puisqu’il a été de nouveau identifié par des naturalistes sur son ère de répartition. Une façon de montrer que la biodiversité peut être très résiliente et que la nature a horreur du vide et qu'elle reprend très vite ses droits. 

Le grand scarabée d’Angola à l'exposition en réalité augmentée "Revivre" du Museum d'histoire naturelle à Paris, 21 octobre 2021. (SAOLA STUDIO / MNHN)

Biodiversité et climat, même combat

Les constats scientifiques sont pourtant alarmants sur la biodiversité. Le rapport de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystèmiques (IPBES(Nouvelle fenêtre)) explique que sur les huit millions d’espèces connues sur Terre, un million sont en danger. On parle de la sixième extinction de masse(Nouvelle fenêtre). La précédente a eu lieu au Crétacé, il y a 66 millions d’années, quand les dinosaures ont disparu. 

Les preuves scientifiques s’accumulent à propos de l’impact d’un astéroide dans le Yucatan pour expliquer cette extinction au Crétacé de 75% de la biodiversité de l'époque. Les précédentes extinctions de masse ont été provoquées par des éruptions volcaniques, des ères glaciaires courtes mais intenses. Comme quoi le climat de notre planète et la vie des espèces sont étroitement liés. La semaine dernière, pour la première fois, une cinquantaine de scientifiques membres à la fois de l’IPBES et du GIEC(Nouvelle fenêtre) ont appelé à trouver des solutions communes(Nouvelle fenêtre) pour préserver le climat et la biodiversité puisque les deux sont aussi essentiels dans la vie de l’humanité sur Terre.  

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