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La guerre en Ukraine a aussi des conséquences dans le domaine spatial

En réponse aux sanctions de l’Union européenne, l’Agence spatiale russe a annoncé ce week-end l’arrêt des lancements des fusées Soyouz depuis Kourou, en Guyane. Et cela a des conséquences directes sur plusieurs projets européens dans l’espace.

Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une fusée Soyouz décolle depuis Kourou en Guyane, le 18 décembre 2019. (JODY AMIET / AFP)

L’agence spatiale russe a annoncé ce week-end l’arrêt des lancements des fusées Soyouz depuis Kourou en GuyanePremière conséquence, le lancement de deux satellites Galiléo, le GPS européen, qui était prévu le 6 avril prochain sera certainement repoussé puisqu’ils devaient être lancés par une fusée Soyouz. Ce week-end, Roskosmos, l’agence spatiale russe, a suspendu la coopération avec ses partenaires européens et a retiré tout son personnel de la Guyane française.

Or sans eux, aucune fusée Soyouz ne peut décoller de Guyane. Depuis 2011, ce sont elles qui envoient plusieurs de nos satellites dans l’espace. Mauvaise nouvelle, donc, pour Arianespace qui avait prévu de lancer en tout trois fusées Soyouz depuis Kourou cette année. Le sujet est au menu de la réunion de crise de l'Agence spatiale européenne lundi 28 février.

Un impact probable sur la mission ExoMars

C’est une mission qui implique, elle aussi, une étroite collaboration entre les russes et les européens. La mission Exomars doit décoller de Baïkonour au Kazakhstan en octobre prochain, à bord d’une fusée russe Proton. Notamment pour déposer sur Mars le robot européen Rosalind Franklin, à l’aide d’un module de descente et d’atterrissage qui est russe lui aussi. Le rover européen doit être acheminé en Russie au cours du printemps à bord d’un avion-cargo russe. Tout le projet pourrait donc être compromis.

Des craintes pour la Station spatiale internationale

La Russie est au coeur du projet de l'ISS : elle détient des modules qui sont essentiels au bon fonctionnement de la station spatiale, elle achemine du fret et elle participe à la relève des équipages. La Russie est aussi en charge du maintien de la station internationale sur son orbite. Plusieurs fois par an, elle rectifie son altitude à l’aide des moteurs des vaisseaux automatiques russes Progress. Sans cette manœuvre, la station spatiale internationale pourrait se désintégrer dans l’espace ou retomber en morceaux sur terre. On en est heureusement pas là, mais ça fait beaucoup de moyens de pression pour les russes dans le domaine spatial.

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