Journée du sommeil : notre voix change lorsque nous ne dormons pas assez, selon une étude

Un tiers des Français sont en déficit de sommeil, ce qui se ressent de manière pas toujours perceptible sur le timbre de leur voix, et le débit de la parole.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une équipe de recherche, impliquant notamment le CNRS, et les universités de Paris et Marseille a pu montrer qu'un déficit de sommeil peut s’entendre si on se fait aider l’intelligence artificielle pour analyser la voix (VALLAURI NICOLAS / MAXPPP)

Aurons-nous bientôt des sortes de stéthoscopes pour détecter le manque de sommeil ? C’est l’espoir suscité par des travaux de chercheurs français, publiés jeudi 13 mars, qui se sont intéressés, non pas au bruit de notre cœur, mais au son de notre voix. Celui-ci change lorsque nous ne dormons pas assez. 

Une équipe de recherche, impliquant notamment le CNRS, et les universités de Paris et Marseille a pu montrer qu'un déficit de sommeil peut s’entendre si on se fait aider par l’intelligence artificielle pour analyser la voix. Pour ces travaux de recherche, 22 volontaires ont été enregistrés en train de lire à voix haute des extraits de romans. L’enregistrement a eu lieu avant et après deux nuits volontairement raccourcies L’intelligence artificielle a su faire la différence entre la voix reposée et la voix après privation de sommeil. Des résultats qui trouvent un écho particulier vendredi 15 mars, date de la 24e journée internationale du sommeil.

Moins de six heures de sommeil par nuit

Une personne en manque de sommeil n’a plus tout le même timbre de voix, ni le même débit de parole, ni les mêmes intonations. Ce sont des variations individuelles, qui ne sont pas forcément audibles pour nous, mais un ordinateur peut le détecter. D’autres tests seront nécessaires pour conforter ces résultats, mais cette étude permet d’envisager la mise au point de nouveaux outils pour détecter le déficit de sommeil chez un patient, ce qui aujourd’hui se fait soit par des examens complexes, soit de façon déclarative avec le nombre d’heures de sommeil, ou l'apparition de signes de somnolence. Pour les auteurs, cette analyse des caractéristiques vocales pourrait servir à la mise au point d’une sorte de stéthoscope du sommeil dans quelques années. Un test simple, peu coûteux, et non invasif.

Le manque de sommeil est de plus en plus répandu. Il a d'ailleurs de lourdes conséquences. Un tiers des Français sont en déficit de sommeil et dorment moins de six heures par nuit, un chiffre qui a triplé en 10 ans. Ce manque de sommeil est associé à un risque accru de maladies chroniques telles que l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’inflammation voir les cancers. Il peut aussi influencer notre mémoire, et notre humeur. Une étude du CHU de Bordeaux auprès de travailleurs hospitaliers a montré, par exemple, que celui ou celle qui dort suffisamment, à 2,5 fois moins de risques de déprimer ou de subir un burn-out.

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