Guerre en Ukraine : l'arme des cryptomonnaies
Les cryptomonnaies deviennent des armes dans la guerre en Ukraine. Elles servent à récolter des dons, le gouvernement ukrainien a reçu des millions grâce à ces monnaies virtuelles. Et les russes commencent à s’en servir pour contourner les sanctions.
Elles s'appellent : Bitcoin, Ether et USDT. Ce sont quelques unes de ces monnaies numériques qui s’échangent sur le net, sans l’intermédiaire des banques, et qui ont permis à l’Ukraine de récolter des millions de dollars de cryptomonnaies sur les comptes d’ONG et du gouvernement ukrainien qui a lancé un appel aux dons samedi sur Twitter. Résultat : plus de 12 millions récoltés en deux jours.
Les Ukrainiens sont d'ailleurs très friands des "crypto" : c'est le 4e pays au monde à utiliser ces monnaies virtuelles derrière le Vietnam, l’Inde et le Pakistan. L'Ukraine est minée par la corruption, des particuliers se font ponctionner leur argent par des politiciens véreux, les banques fonctionnent peu et mal, il n’y a pas vraiment de marché boursier et la monnaie nationale a perdu sa valeur, rongée par l’inflation. La cryptomonnaie est donc devenue pour beaucoup d’Ukrainiens une valeur refuge depuis quelques années. À tel point que le gouvernement a légalisé son usage quelques jours avant l’invasion russe, pour encadrer les plateformes d’échanges et se préparer au manque de cash.
Les Russes les utilisent comme une arme contre les sanctions
L’Union européenne, les États-Unis et le Canada ont décidé de bannir 70% des banques russes du principal réseau de transactions bancaires mondial, Swift et de geler les avoirs russes. Alors, pour contourner ces mesures, les Russes utilisent eux aussi les cryptomonnaies. Le magasine suisse Bilan rapporte qu’une fortune russe à Genève a demandé à son chargé d’affaire de transférer rapidement une partie de ses actifs en cryptomonnaies. Un crypto-investisseur russe, basé lui aussi à Genève, a également été contacté par des particuliers russes pour convertir des fonds.
La présidente de la BCE (la Banque centrale européenne), veut accélérer le projet européen MiCA (Market in Crypto assets) pour réglementer ces actifs virtuels.
Selon Christine Lagarde, "Il y a toujours des moyens criminels de contourner une interdiction, c'est pourquoi il est d'une importance capitale que MiCA soit adopté aussi rapidement que possible, pour qu'il existe un cadre réglementaire pour contrôler ces nouveaux flux monétaires."
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