Espace : troisième tentative pour Starship, la mégafusée de SpaceX
Pour la troisième fois, la société SpaceX d’Elon Musk doit tenter jeudi 14 mars de faire décoller sa fusée Starship, la plus puissante jamais construite au monde. Les deux premières tentatives se sont soldées par un échec. Le tir est prévu à partir de 13h, heure de Paris, si les conditions météo le permettent, ce qui n’est pas encore certain. Mais la fusée de 120 m de haut, soit la hauteur d’un immeuble de 48 étages, est en tout cas prête à décoller depuis la base de Boca Chica au Texas pour son troisième essai.
Lors de la première tentative en avril, elle s'était transformée en boule de feu quatre minutes après le décollage ; ensuite, mi-novembre, lors de la deuxième tentative, les deux étages de la fusée s'étaient cette fois séparés avec succès, le vaisseau avait atteint 150 km d’altitude avant d'exploser à nouveau. Avant d’autoriser ce nouveau décollage, le régulateur aérien américain a validé 17 mesures correctives sur la fusée, modifications qui s'ajoutent à la soixantaine d'adaptations issues du premier échec.
Objectif : "retour contrôlé"
Des points restent sensibles. D'abord le système de propulsion qui comporte 33 moteurs, du jamais vu ; les faire fonctionner tous ensemble reste un défi. Et puis, lors de ce troisième essai, SpaceX veut aussi tenter des opérations ambitieuses, notamment la démonstration d'un transfert de carburant en vol entre deux réservoirs à l'intérieur du vaisseau pour simuler une opération de ravitaillement en carburant dans l’espace. Il y a aussi l’ouverture d’une trappe en plein vol pour s'entraîner à libérer des cargaisons comme des satellites, et surtout, l’objectif d’un "retour contrôlé" du vaisseau, qui après avoir atteint son orbite, devra retomber dans l'Océan Indien pour clore le test au bout d'environ une heure.
Bien sûr, ce troisième essai sera suivi de très près par la Nasa. L’agence spatiale américaine compte sur ce vaisseau Starship pour faire atterrir ses astronautes sur la Lune lors de sa mission Artemis 3, prévue en 2026. Et plus les échecs s’accumulent, moins le calendrier sera tenable. Mais pour Elon Musk, ce troisième décollage reste dans une logique de vol d'essai. Le patron de SpaceX revendique d’apprendre de ses échecs, même si cela a un coût. C'est toujours mieux de sacrifier du matériel que de sacrifier du temps. Voilà le discours que le patron de SpaceX tenait en janvier face à ses employés.
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