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Des criminels bientôt arrêtés grâce à l'ADN qu'ils laissent dans l'air

Pour la première fois, des scientifiques ont réussi à prélever du matériel génétique humain dans des échantillons d’air. Une découverte majeure pour la police scientifique.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des enquêteurs cherchent des preuves, dont des traces d'ADN, pour reconstituer un crime. Ici à Birmingham (Grande-Bretagne). Photo d'illustration. (JACOB KING / MAXPPP)

C'est une découverte qui va pouvoir aider la police scientifique dans la résolution d'affaires criminelles. Pour la première fois, des chercheurs ont réussi à prélever de l'ADN humain dans des échantillons d’air. 

Une découverte fortuite

Comme souvent dans le cas d’une découverte scientifique, ça s’est fait de manière totalement fortuite. À la base, ces scientifiques de l'université Queen Mary de Londres voulaient prélever de l’ADN de rats en captant de l’air dans leurs terriers artificiels. Pas n'importe quel type d'animaux, ça a son importance, des rats-taupe nus, ce sont des rats sans poils avec des dents de morse. Au bout de plusieurs mois, ils ont prélevé 12 échantillons sur les filtres à air et ils les ont séquencés. Résultat, non seulement ils ont trouvé de l’ADN de rats dans l’air mais aussi de l’ADN humain ! Celui des hommes qui se sont occupés pendant tous ces mois de ces rats. Une première dans les deux cas. Ces chercheurs viennent de publier leur découverte dans la revue scientifique PeerJ.

L’ADN est une sorte de traceur qui permet de savoir comment évolue une espèce, comment elle se déplace, pour mieux la protéger. Pour l’instant, les écologistes et les défenseurs de l’environnement se servent de ce qu’on appelle l’ADN environnemental, les traces laissées par les animaux, par tous les organismes vivants, dans l’eau, dans les sols, dans les sédiments. Avec cette découverte, ils pourront surveiller les chauves-souris par exemple, en prélevant de l’air dans les grottes inaccessibles où elles vivent ou bien recueillir des informations dans des troncs d’arbres ou des terriers.

Une nouvelle méthode pour la police scientifique

La police scientifique sera probablement ravie de savoir que s’il n’y a pas de cheveux ou d’empreintes sur les lieux d’un crime, elle pourra traquer le criminel en prélevant un échantillon d’air dans lequel il y aura son ADN.

Et puis il y a un autre intérêt, en pleine épidémie de Covid, on ne sait toujours pas avec précision la portée des aérosols que l’on rejette par le nez et par la bouche, leur capacité à contaminer les autres. Avec cette méthode de détection d’ADN dans l’air, on pourra en avoir une idée plus précise en appliquant la même méthode pour prélever des particules virales et de l'ARN. Ça pourrait avoir un impact sur les gestes barrière, les deux mètres de distance que l'on doit respecter entre nous.

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