Déchets nucléaires à Bure : les opposants restent persuadés de pouvoir faire capoter ce projet d'enfouissement
Les opposants au projet "Cigéo" se réunissent près de Bure dans la Meuse du vendredi 16 au dimanche 18 août. C'est la quatrième édition des Bure’lesques, ce rassemblement présenté comme un festival contre le projet d'enfouissement de déchets radioactifs. Un projet, porté par l'État et contesté par les associations environnementales, a commencé il y a des années. Mais une nouvelle étape a été franchie le 18 mars, il s'agit de la phase d'expropriation. Jusqu'à maintenant, l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a acquis des parcelles à l'amiable, plus de 80% des terrains nécessaires au projet ont déjà été achetés.
Il reste une centaine d'hectares à obtenir en surface. Il ne s'agit pas d'habitations, essentiellement de parcelles agricoles, de chemins ou de routes. Le seul bâtiment, c'est une ancienne gare, rachetée par des opposants. Plus de 300 propriétaires, des agriculteurs notamment, sont concernés. L'Andra, dans un premier temps, va continuer à racheter ces terrains à l'amiable, mais elle peut désormais avoir recours à l'expropriation, puisque le projet a été reconnu d'utilité publique par le Conseil d'État, il y a deux ans.
Des premiers colis de déchets radioactifs en 2035-2040
Il y a également les sous-sols à acquérir, ce qu'on appelle les tréfonds : une zone située entre 200 et 500 mètres de profondeur. C'est évidemment essentiel pour le projet Cigéo puisque l'objectif est de stocker les déchets nucléaires de haute activité et moyenne activité à vie longue. Ce qui représente 3% des déchets nucléaires produits en France aujourd'hui : 85 000 mètres cube enfouis dans des galeries souterraines. On est encore loin de cette phase de stockage. Pour le moment, en sous-sol, il n'y a qu'un laboratoire expérimental et près de deux kilomètres de galeries pour mener des essais et tester la faisabilité du projet, qui n'a pas encore été validé officiellement. L'Andra mise sur un décret d'autorisation en 2027 et une réception des premiers colis de déchets radioactifs en 2035-2040.
Les opposants restent mobilisés, car rien n'est joué pour le moment. C'est le mot d'ordre qu'ils vont rappeler ce week-end à Saint-Amand-sur-Ornain dans la Meuse, à quelques kilomètres de Bure. Pour ces opposants, pas question de transformer la zone en poubelle nucléaire de la France, les risques environnementaux sont, disent-ils, trop importants. Ils évoquent un cadeau empoisonné pour les générations futures. Les opposants comptent bien faire durer la phase d'expropriation le plus longtemps possible avec des recours judiciaires.
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