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Covid-19 : que sait-on de CoronaVac, le vaccin du laboratoire chinois Sinovac ?

L'Agence européenne des médicaments a annoncé mardi le lancement d'une procédure d'"examen continu" du vaccin du laboratoire chinois Sinovac contre le Covid-19. Une façon d’accélérer une éventuelle future autorisation.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une boite de vaccin Coronavac. Photo d'illustration. (LILLIAN SUWANRUMPHA / AFP)

Il s’appelle CoronaVac : il s'agit du nom commercial de ce vaccin de l’entreprise pékinoise Sinovac. C’est l’un des deux vaccins les plus utilisés en Chine avec celui de Sinopharm. Aujourd’hui, il a dépassé largement les frontières de l'Empire du milieu. Une vingtaine de pays l’ont autorisé en urgence, faute d'avoir suffisamment accès aux autres vaccins, majoritairement en Amérique du Sud, en Asie mais aussi plus récemment en Egypte, en Tunisie. La Turquie a participé à ses essais cliniques. Et sur le continent européen, la Bosnie et l’Ukraine l’utilisent également.

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Le CoronaVac est un vaccin à la technique plutôt classique. Il a été fabriqué à partir du virus inactivé, ce qui permet au système immunitaire de sentir qu’il est attaqué, mais sans subir les effets de la maladie. C’est un peu comme pour les vaccins contre la grippe. Il se fait en deux injections et se conserve dans un réfrigérateur, il est donc normalement plus facile à exporter que les vaccins à ARN messager comme ceux de Pfizer-BioNtech ou Moderna.

Une efficacité entre 50% et 92% selon les études

Le directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies Gao Fu a lui-même reconnu le mois dernier que les vaccins chinois comme celui de Sinovac étaient moins efficaces que ceux à ARN de ses concurrents. Un aveu qui ne lui a pas valu que des amis dans son pays. Il faut dire que le laboratoire se vantait de données d’efficacité à 92%, mais des essais cliniques faits au Brésil ont montré qu’elle était plutôt de 50%. Juste la limite fixée par l’OMS pour obtenir une autorisation d’urgence. Si l'organisation vante ses qualités, elle manque encore de données notamment sur ses performances pour les personnes âgées ou fragiles.

Les fabricants du CoronaVac restent confiants sur leur produit. Pour eux, les résultats brésiliens s'expliquent aussi par l'arrivée du variant. Ils réfléchissent déjà à le compléter par une troisième injection d’autres vaccins comme ceux à ARN. Il y a quinze jours, une grande analyse faite au Chili sur des millions de vaccinés a montré qu’il était très efficace pour lutter contre les formes graves et éviter les décès. Le laboratoire a quand même publié dans la revue médicale The Lancet en fin d’année dernière des résultats d’analyse sur son innocuité et sur les doses à privilégier.

Entre ces essais et les résultats dans les pays qui l’utilisent, l’Agence européenne du médicament (EMA) a de quoi faire un suivi en continu de ses performances. Si la firme demande effectivement son autorisation, l’autorité sanitaire pourra donc dire plus vite ce qu’elle en pense. Aujourd'hui, il existe quatre vaccins homologués dans l'UE : Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Janssen.

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