Covid-19 : pourquoi le vaccin AstraZeneca a toujours le soutien de l'Agence européenne du médicament
Il y a bien un lien possible entre des thromboses très rares et la vaccination avec AstraZeneca. L’Agence européenne du médicament (EMA) l'a reconnu ce mercredi, mais sans pouvoir dire précisément ce qui provoque cet effet secondaire.
Il y a bien un lien possible entre des thromboses très rares et la vaccination avec AstraZeneca, a reconnu l’Agence européenne du médicament (EMA) ce mercredi 7 avril. Elle a passé en revue les 86 cas de thromboses exceptionnelles qui lui ont été rapportées dont 18 décès, après la vaccination de plus de 25 millions de personnes en Europe avec ce produit, au 22 mars.
Ces coagulations sanguines atypiques au cerveau et à l’abdomen se sont produites principalement chez des femmes de moins de 60 ans, dans les quinze jours après leur première injection. Mais les experts de l’agence ne pensent pas que le sexe ou l’âge soient liées au problème. C’est pourquoi ils laissent chaque pays européen décider des publics auxquels ils veulent réserver l’AstraZeneca. Ce sera les plus de 30 ans en Angleterre, de 60 ans en Allemagne, de 55 ans en France.
Lors de la conférence de presse de l'EMA, les experts ont expliqué qu'ils avaient regardé si ces patients avaient reçu l’injection dans la veine plutôt que dans le muscle. Mais ce n'est pas concluant. Ils ont regardé s’il y avait un lien avec les hormones féminines et des traitements contraceptifs pour expliquer que les femmes soient plus touchées. Mais les femmes réprésentent 60% des personnes vaccinées et comme des hommes sont aussi concernés, ça ne peut pas non plus être une explication.
Une réponse immunitaire singulière
Ces spécialistes penchent plutôt pour une réponse immunitaire particulière de ces patients. Au moment où ils reçoivent le vaccin, un anticorps s’active comme s’il devait cicatriser une plaie, ce qui fait coaguler le sang et provoque une thrombose au cerveau. C’est aussi ce que pensent certains chercheurs allemands de l'université de Greifwald, qui viennent de publier une étude sur le sujet. Ils estiment même que l’on peut empêcher cette thrombose avec certains traitements anticoagulants si le patient repère des signes avant-coureurs, comme un essoufflement, des rougeurs, des maux de tête et de ventre après avoir reçu son vaccin.
Une balance toujours en faveur d'AstraZeneca
Malgré ce lien établi, l'EMA continue de recommander l'AstraZeneca et rappelle que la balance bénéfice/risque est toujours en faveur du vaccin. Cette balance existe pour tous autres les médicaments. Par exemple, l’aspirine soulage les maux de tête mais peut aussi provoquer des ulcères à l’estomac. Les experts rappellent que le risque de mourir du Covid-19 est plus grand que le risque de mourir du vaccin.
L’épidémie fait encore beaucoup de victimes, on approche des trois millions de morts dans le monde et cela pèse lourd sur la balance en faveur du vaccin AstraZeneca. Il peut sauver des vies et dans l’urgence actuelle, c’est l’un des vaccins peu chers et disponibles que nous ayons. Mais cette balance est en train se rééquilibrer.
Son plus gros point noir reste qu'il est moins efficace contre certains variants comme le sud-africain et il va devoir entrer en concurrence avec les autres vaccins qui arrivent sur le marché, comme Curevac et Novavax.
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