Colombie : comment quatre enfants ont ils-pu survivre 40 jours seuls dans la jungle ?
Les enfants âgés de 13, 9, 5 et 1 an sont hospitalisés à Bogota, et devraient y rester deux et trois semaines, car après avoir été retrouvés amaigris, et déshydratés, ils suivent un protocole de renutrition. Selon les dernières informations, ils se rétablissent et parlent très peu pour l'instant : ils ont expliqué que leur mère avait survécu quatre jours avant de décéder et qu'ensuite, ils se sont débrouillés seuls.
>> Colombie : le temps des retrouvailles avec les "enfants miraculés", entre émotion et scepticisme
Quand les secours les ont retrouvés, ils étaient depuis quelques jours installés sur une serviette sur le sol, près d'un cours d'eau, et remplissaient régulièrement une petite bouteille de soda pour boire. On sait aussi qu'ils se sont nourris de réserves de farine de manioc trouvées dans l'avion, de quelques vivres largués par les hélicoptères, mais aussi de racines, et de fruits qu'ils avaient identifiées comme comestibles. Ces enfants faisant en effet partis de la tribu indigène des Uitoto. Ils ont été habitués à vivre dans la jungle.
Les enfants vont garder des séquelles
La dimension culturelle est fondamentale pour expliquer autant de solidarité entre frères et sœurs, à cet âge-là. On sait que la fille aînée, âgée de 13 ans, a pris en charge ses frères et sœurs. Dans beaucoup de sociétés traditionnelles, à cet âge, on est déjà considéré comme un adulte, responsable des plus jeunes. Par ailleurs, traditionnellement, les enfants sont aussi habitués à faire face aux épreuves collectivement, c'est ce qu'on appelle le "portage par le groupe", l'entraide dans une tribu ou une fratrie, fait partie très tôt de l'éducation. Enfin, on sait aussi désormais qu'ils ont entendu les messages diffusés par les hélicoptères des secours, messages qui leur demandaient de rester groupés.
Les études montrent que les enfants qui vivent des épreuves traumatisantes y compris les plus jeunes en gardent des traces psychiques, nous a expliqué Hélène Romano, psychologue spécialiste des traumatismes. Même quand il n'y a pas de souvenirs conscients, il peut y avoir des "flashs sensoriels", des odeurs, des bruits qui font remonter une angoisse.
Ces enfants sont miraculés, mais ils ont aussi vécu un crash et ont perdu leur mère. Un accompagnement psychologique sera donc nécessaire. D'autant plus qu'avec une expérience aussi incroyable, ils ne sont pas prêts de retrouver tout de suite l'anonymat et le quotidien d'avant l'accident.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.