Climat : le réchauffement pourrait nous priver de deux mois de sport par an
C'est un rapport alarmiste du WWF pour le ministère des Sports qui sort mardi 6 juillet. Il évalue l'impact du réchauffement sur la pratique sportive en France à l'horizon 2050, si nous ne parvenons pas à respecter l'accord de Paris sur le climat.
Comment faire du ski quand il n’y a plus de neige ? Comment courir un marathon par 45°C ? Comment courir ou faire le Tour de France par 40°C ? Le WWF France sort mardi 6 juillet un rapport sur l’impact du changement climatique sur le sport en France, parce que nos pratiques sportives sont aussi menacées par la baisse de l’enneigement en montagne et le doublement des canicules. L'ONG compare deux situations, à l'horizon 2050 : ce qui se passe si on contient le réchauffement à 2°C comme le veut l’accord de Paris, et ce qu’il se passe à +4°C. Dans le premier cas, il y aura en moyenne 24 jours de plus en France avec des journées à plus de 32°C dans l’autre ce sera plus de 66 jours. Le WWF a établi ses données pour le ministère des Sports avec les scénarios du Giec, de Météo France et de l’Observatoire national des effets du changement climatique.
C'est un autre enseignement de cette étude : les équipements sportifs sont peu adaptés. La moitié de nos 60 000 salles de sports collectifs en France ont été construites avant 1987 avec des matériaux pas du tout faits pour résister aux fortes températures, comme des tôles ondulées par exemple. Nos clubs de voile sont menacés, eux, par la montée du niveau de la mer : les hangars à bateau, là où l’on stocke de matériel et les gilets de sauvetage, par exemple. Selon ce rapport, à plus 2°C, il faut déplacer 80 des 500 clubs français environs ; à +4°C, plus de 130 devront déménager. C'est ce qu'il se passe par exemple en ce moment à Lacanau, sur la côte Atlantique, où habitations et commerces doivent se déplacer à cause du recul du trait de côte.
Les pelouses menacées
Nous avons 43 500 stades sur lesquels se déroulent un million de matchs par an. Quand il faut trop chaud et qu’il ne pleut pas assez, les pelouses grillent. Mais les arroser n’est pas toujours la bonne option parce qu’ensuite elles développent des champignons comme le phythium qui adore proliférer par plus de 30°C. C'est d'ailleurs ce qu'il s'est passé en 2016 à Saint-Etienne, Bordeaux ou encore Montpellier. Brumiser les pelouses, passer au synthétique, climatiser les stades ne sont pas des solutions vantées par le WWF dans ce rapport. Christophe Gestain, expert en pelouse auprès notamment de la Fédération français de rugby, cité dans le document, estime qu'il faut une autre approche agronomique que les plantes graminées sur des sols de sable. En tous cas si on veut encore pratiquer du sport dans un stade en 2050. Un rapport inquiétant sur les conséquences dans nos vies quotidiennes du changement climatique, mais un rapport qui dit aussi où sont encore les leviers de solution.
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