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Biodiversité : une trentaine d'espèces animales et végétales ont disparu en 2020

Des grenouilles, des arbres, des poissons : 31 espèces menacées se sont éteintes cette année. C’est ce que nous apprend la dernière mise à jour de liste rouge des espèces menacées de l'IUCN.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Carcharhinus obsolerus, ou "requin perdu", une espèce disparue à l'état sauvage en 2020.  (LINDSAY MARSHALL CC BY 4.0 VIA WIKIMEDIA COMMONS)

Qu'il porte bien son nom, aujourd'hui : le requin perdu ! Cette espèce originaire de Chine méridionale vient de faire son entrée dans la catégorie "éteinte à l'état sauvage" dans la liste rouge des espèces menacées de l'UICN. Cette liste est établie par l’Union internationale pour la conservation de la nature: un vaste réseau d'experts chargés de suivre l’évolution de la biodiversité dans le monde depuis 60 ans. Aujourd'hui, elle catégorise plus de 128 000 espèces animales et végétales. 35 000 sont menacées d’extinction et donc, 31 sont entrées cette année dans la catégorie "éteinte", c’est-à-dire qu’elles ont disparu à l’état sauvage. Un crève-cœur pour Andrew Terry de la Société zoologique de Londres, d’autant que certaines venaient à peine d’être découvertes : comme par exemple, Carcharhinus obsolerus, le requin perdu, originaire de Chine méridionale.

Différentes causes d'extinction 

L'extinction de ces espèces s'explique par différentes causes, comme la surpêche pour notre requin et la quinzaine de poissons d’eau douce du lac Lanao, aux Philippines, qui entrent dans la catégorie éteinte eux aussi cette année. Il y a de multiples causes pour eux, comme l'arrivée d'espèces invasives, la pollution du lac. Pour les plantes, il y a notamment des protéas, comme trois espèces de macadamia (de la même famille que celles qui produisent les noix de macadamia que l'on retrouve dans nos glaces) qui ont été victimes d’incendie, de compétition avec d’autres plantes et du changement climatique.

Enfin, de nouvelles espèces de grenouilles ont disparu aussi cette année, victimes d’un champignon qui décime les amphibiens sur toute la planète depuis 20 ans. 40% des amphibiens connus sont aujourd'hui menacés d’extinction. Vous imaginez si on perdait la moitié de nos espèces de grenouilles ? Les scientifiques ont encore du mal à voir les conséquences qu’aurait une disparition d'une telle ampleur sur nos zones humides. 

Le retour des bisons d'Europe  

Les bisons d’Europe sont eux sortis de la liste rouge, en passant de vulnérables à quasi menacés. L’espèce s’était éteinte à l’état sauvage au début de XXe siècle mais elle a été réintroduite dès les années 1950, principalement en Pologne, en Biélorussie et en Russie. Et aujourd’hui il y en a plus de 6 000, 47 troupeaux en liberté. Et ce n’est pas que symbolique : en mangeant les feuilles et les pousses des arbres, les bisons participent à une plus grande richesse des fôrets d'Europe de l'Est, qui stockent aussi plus de carbone. Mais la cohabitation avec les agriculteurs n’est pas toujours facile parce que quand ils ne trouvent plus assez à manger en forêt, ils vont se servir dans les champs. Leurs défenseurs tentent d’obtenir des prairies pour leur permettre de paître tranquillement. Comme quoi les efforts de conservation, ça paye, mais ça ne s’arrête jamais vraiment.

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