Aurores boréales : l'année 2024 est particulièrement propice à l'observation de ces spectaculaires lumières cosmiques
C'est rare à des latitudes aussi basses, toutes les conditions étaient réunies dans les nuits du 24 au 26 mars pour l'apparition d'aurores boréales en France. La météo n'était finalement pas au rendez-vous avec un ciel trop couvert, mais l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique avait bien prévu ces lumières cosmiques dans notre ciel en raison d'une intense éruption solaire, à l'origine des aurores boréales.
Pour bien comprendre ce que représente une aurore boréale, il faut d'abord s'imaginer à la surface du soleil, à 150 millions de kilomètres de la Terre. Le champ magnétique très intense, parfois très instable peut provoquer des éruptions solaires. Avec une énergie colossale, le soleil expulse dans l'espace d'immenses vagues de particules, des électrons et protons, certaines arrivent jusqu'à la terre à une vitesse phénoménale, pouvant atteindre plusieurs centaines de kilomètres par seconde. Cette éruption rencontre alors le champ magnétique terrestre. Comme un bouclier, il la redirige vers les pôles Nord et Sud de notre planète, puis le voyage se termine par une collision avec notre atmosphère. Ces chocs entre les particules solaires et l'oxygène, l'hydrogène, ou l'azote provoquent un transfert d'énergie et de la lumière dans le ciel : c'est une aurore boréale.
Des éruptions solaires plus intenses
Elles vont être plus fréquentes dans les prochains mois car 2024 sera une période de forte activité solaire, comme il en arrive tous les 11 ans. Le soleil suit un cycle très régulier avec des pics d'instabilité magnétique et des périodes plus calmes, un phénomène complexe mais bien connu. Nous sommes dans une de ces phases instables. Les éruptions solaires sont donc plus importantes et percutent la terre avec plus de force, ce qui augmente nos chances d'observer des aurores boréales loin des pôles, par exemple en France. Dans la nuit de lundi à mardi les nuages étaient très présents ce qui ne facilitait pas l'observation, mais nous aurons donc bientôt d'autres chances.
Ces éjections massives de particules peuvent aussi perturber les activités humaines, comme affecter les satellites et donc les réseaux GPS notamment. Les précédents les plus spectaculaires ont surtout frappé le réseau électrique. En 1989, au Québec, les particules envoyées par le soleil créent une surtension sur le réseau électrique. Quelque six millions d'habitants sont alors privés d'électricité pendant neuf heures. Plus d'un siècle plus tôt, en 1859, alors qu'une tempête solaire exceptionnelle frappe la terre, certains télégraphes électriques prennent feu et des aurores boréales apparaissent, jusque dans les Caraïbes.
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