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Le billet sciences. Quand la Nature inspire la science : le biomimétisme

La course pour trouver le vaccin miracle contre le Covid-19 bat son plein. Certains laboratoires pourraient bien s’inspirer de la faune et de la flore, et ce n’est pas nouveau.

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Plecotus auritus. Les ailes des chauve-souris ont certainement inspiré les ingénieurs de l'aéronautique et les pionners de l'aviation (DE AGOSTINI VIA GETTY IMAGES)

De tous temps, on s’est toujours servi et inspiré de la nature. Alors que la course pour trouver le vaccin miracle contre le Covid-19 bat son plein, certains chercheurs regardent du côté de la faune et de la flore...

Le vivant : un modèle pour nos civilisations

Il y a huit siècles par exemple, les habitants de Hongcun, en Chine, ont donné la forme d’un bœuf à leur village, avec un réseau d’eau très sophistiqué s’inspirant du système digestif. Pour le bien nommé professeur Gilles Bœuf, ancien directeur du Muséum nationale d’Histoire naturelle, le vivant est une source permanente d’inspiration.

Le vivant innove en permanence. Les fameuses sondes Pitot qui équipent les avions sont ridicules par rapport aux sondes des libellules. 

Gilles Boeuf, professeur, ancien directeur du Muséum d'Histoire naturelle

Le vivant respecte son environnement, contrairement à l’homme qui agit comme un prédateur pour des raisons économiques, sans penser aux conséquences. Et c’est d’actualité, lorsque l’on cherche de nouveaux vaccins ou des médicaments.  Plus que jamais, on a besoin de cette biodiversité qui est pourtant menacée :

"Je plains les pharmaciens qui, en 2050, devront mettre au point des médicaments à partir de plantes disparues 40 ans avant. D’un côté, on a besoin de ce vivant pour s’inspirer et à l’inverse, si le vivant s’en va, on ne s’inspirera pas beaucoup", souligne Gilles Boeuf.

L'un des premiers avions militaires de l'ingénieur et pionner de l'aviation Clément Ader. L'engin a volé en octobre 1897 à Satory.  (GETTY IMAGES)

En effet, chaque année les espèces disparaissent 1000 fois plus vite qu’à l’époque où l’homme ne s’en mêlait pas. 100 espèces disparaissent de la planète chaque jour, à cause de l’activité humaine, selon les écologistes. Selon les chercheurs du Muséum d’Histoire naturelle de Paris, la sixième extinction de masse est plus avancée que prévue. Pour la première fois, une espèce, l’homme, est à l’origine de cette extinction de masse.  

Une faune incontrôlée : une menace pour notre santé ?

On pourrait être tenté d’éliminer certaines espèces a priori nuisibles, mais on s’aperçoit qu’elles font parties d’un équilibre, et qu’elles peuvent nous apporter des solutions, notamment pour la recherche médicale.

On a découvert il y a 15 ans que le rat-taupe nu, qui vit dans des terriers au Kenya et qui était menacé, ne faisait pas de cancer. Il est devenu un super système d’étude pour savoir pourquoi certains faisaient des cancers et pas d’autres.

Gilles Boeuf

Mais d’autres espèces, comme le requin pourrait pâtir de nos recherches, puisque leur foie pourrait contenir un des ingrédients du vaccin contre le Covid-19. Selon l’ONG Shark Allies, il faudrait 250 000 requins pour immuniser l’ensemble de la population mondiale. Si vous voulez en savoir plus sur la bio-inspiration, une nouvelle exposition "bio-inspirée" se tient actuellement à la Cité des sciences à Paris. Comme disait Léonard de Vinci : "Apprenez de la nature, vous y trouverez votre futur !"

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