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Le billet sciences du week-end. Une nouvelle couleur est née : l’ultra-blanc !

Des chercheurs avaient déjà réussi à fabriquer de l’ultra-noir : une couleur qui absorbe 99,999% de la lumière qu’elle reçoit. Aujourd’hui, l’ultra-blanc sort des labos : une peinture qui réfléchit 98,1% des radiations solaires. 

Article rédigé par franceinfo - Mathilde Fontez
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Temps de lecture : 3min
Xiulin Ruan, un professeur chercheur de l'Université Purdue dans l'Indiana aux Etats-Unis, et ses étudiants, ont créé et breveté cette nouvelle couleur de l'ultra-blanc.  (PURDUE UNIVERSITY / JOHN UNDERWOOD)

C'est le dernier record d’une course dans laquelle se sont lancés les physiciens pour refroidir les surfaces, ou au contraire, capter toute l’énergie solaire : la naissance d’une nouvelle couleur : l’ultra-blanc, une peinture qui réfléchit 98,1% des radiations solaires. Les précisions de Mathilde Fontez, rédactrice en chef du magazine scientifique Epsiloon. 

franceinfo : La naissance d’une nouvelle couleur : l’ultra-blanc, de quoi s'agit-il ? 

Mathilde Fontez : Un blanc plus blanc que la plus blanche des peintures réalisées jusque-là ! C’est une équipe américaine qui a réussi l’exploit ou plutôt le record. Cette peinture vient d’entrer dans le Guiness book ! Alors, dit comme ça, on peut se demander si c’est sérieux. Ça ressemble un peu à un slogan pour la lessive. Mais c’est bel et bien une prouesse : ils ont fabriqué une peinture qui reflète 98,1% du rayonnement solaire.

Les peintures blanches habituelles reflètent moins les rayons du soleil ?

Beaucoup moins oui. Autour de 80% seulement. Et cela fait une différence. Car en reflétant 98,1% des rayons lumineux visibles, plus une partie dans l’ultra-violet, cette peinture est capable de refroidir l’air ambiant. Au lieu d’absorber l’énergie lumineuse comme le ferait une couleur sombre, elle la rejette, et reste donc 4,5 degrés plus froide que l’air, d’après les tests des chercheurs.

Et ce refroidissement, c’est le but qu’ils poursuivaient depuis le début de leurs recherches. Ils ont passé 7 ans à tester différentes compositions chimiques, examiné plus de 100 matériaux différents pour finalement établir cette formule qu’ils ont brevetée.

Détail de la structure de cette nouvelle couleur, l'ultra-blanc, mise au point par des chercheurs américains.  (ACS PUBLICATIONS)

On connaît tout de même quelques détails sur cette peinture ?

Oui, une partie de sa composition : notamment du sulfate de baryum, un composé très blanc, classique dans les peintures. Mais la nouveauté ici, c’est que les chercheurs le dispersent dans un solvant sous la forme de minuscules particules, de 400 nanomètres. Et c’est cette taille qui, précisément, permet de renvoyer encore plus efficacement la lumière.

Ces travaux s’insèrent en fait dans une grande tendance, une course même, dans laquelle se sont lancés les physiciens depuis quelques années : nanostructurer la matière pour manipuler la lumière. Dans cette course, ils s’étaient d’abord attaqués au noir. Des peintures et des matériaux ont déjà été créés, avec des composés chimiques, ou même des nanotubes de carbone – ce sont de petits tubes extrêmement fins, d’un atome d’épaisseur qui piègent les particules de lumière.

Cela crée des surfaces totalement noires, qui absorbent la chaleur. L’une des applications de cet ultra-noir, c’est de l’utiliser pour fabriquer des capteurs d’énergie solaire. Aujourd’hui donc, une nouvelle ère s’ouvre : celle de l’ultra-blanc. Avec l’objectif inverse : refroidir…

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