Le billet sciences du week-end. Les énergies renouvelables ont le vent en poupe
Les énergies renouvelables sont présentées comme des solutions d’avenir pour la transition écologique. Pourtant, les questionnements à leur égard se multiplient.
Le week-end dernier, un forage géothermique a provoqué un séisme de magnitude 3,9 dans l’agglomération de Strasbourg, de quoi questionner la sûreté de ces installations. Dans le même temps, de nombreux riverains alertent contre les nuisances produites par les éoliennes et d’autres questionnent l’efficacité écologique des panneaux solaires.
Dans Les Énergies renouvelables pour les nuls, Arnaud Leroy, président de l’Agence de la transition écologique et Eric Scotto, président d’Akuo Energy, tordent le cou à ces idées reçues pour mieux nous informer sur la production énergétique renouvelable.
Des énergies vieilles comme le monde
Dès la préhistoire, l’homme a utilisé le vent, l’eau et le feu comme sources d’énergies principales et ce, jusqu’au début de l’exploitation intensive des énergies fossiles au XIXe siècle. Il faut dire que le potentiel est colossal. En 50 minutes, le soleil fournit à la Terre l’équivalent de notre consommation annuelle en énergie dans le monde.
Cap vers le “tout renouvelable” ?
Pourrait-on alors se passer des énergies fossiles comme le charbon ou le pétrole ? Ce n’est pas encore tout à fait le cas. Bien que notre consommation énergétique ait triplé en 50 ans, 21% de la production sont désormais issus des énergies renouvelables.
La clé est donc de diversifier notre mix énergétique, au travers de l’éolien, du solaire, de l’hydraulique, de la géothermie, ou encore par la valorisation de la biomasse. encore faut-il que les énergies renouvelables soient compétitives face aux énergies fossiles. On l’espère pour 2025.
La question de l’intermittence
Pour beaucoup, l’intermittence des énergies renouvelables constitue un frein à leur développement, une idée qui reste à relativiser. Tout d’abord, les techniques de stockage de l’énergie sont particulièrement développées et maîtrisées. Les barrages permettent notamment de libérer de l’eau à la demande, et donc de programmer la production énergétique en fonction des besoins.
Par ailleurs, si certaines sources d’énergie comme le solaire ou l’éolien sont dépendantes du cycle jour/nuit et des conditions météorologiques, leur intermittence reste limitée. Selon l’ADEME, les parcs éoliens produisent en effet de l’électricité entre 75% et 95% du temps.
Un impact environnemental faible
Si les énergies renouvelables n’émettent pas de CO2 pendant leur fonctionnement, la fabrication des installations en tant que telles reste également respectueuse de l’environnement.
Dans bon nombre d’installations d’énergies renouvelables, on a très peu de mobilisation de terres rares, par exemple. Aujourd’hui, il y a des filières de recyclage, aussi bien pour l’éolien que pour le solaire. Il y a aussi beaucoup de travaux d’éco-conception.
Arnaud Leroy, président de l'ADEME
En outre, grâce au développement de cette filière de recyclage, il est aujourd’hui possible de revaloriser 65% des batteries au lithium en France.
Des actions individuelles
En attendant le développement plus large des énergies renouvelables, chacun peut prendre en main sa consommation, par des actions de financement notamment.
Il y a une forme de financement qui est absolument essentielle : l’investissement participatif. Il change absolument tout, puisque si je suis un citoyen, que je finance une centrale solaire à proximité de chez moi, je deviens acteur de la transition énergétique. J’ai créé des emplois qu’on ne peut pas délocaliser. C’est une nouvelle vision des territoires et des sociétés.
Eric Scotto, président d'Akuo Energy
Quand les agriculteurs produisent des énergies renouvelables. (vidéo)
Les Énergies renouvelables pour les nuls, d'Eric Scotto et Arnaud Leroy est paru aux Editions First, 2021.
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