L'aviron : un sport qui mêle performance physique et technique
En ce matin ensoleillé, le ballet des bateaux est parfaitement rodé sur le bassin olympique de Vaires-sur-Marne, à l’est de Paris… Les rameurs à l’entraînement enchaînent les longueurs, seuls ou en équipage, en effectuant entre chaque tour un arrêt au ponton où les attend Allison Diry, responsable scientifique au sein du groupe olympique à la fédération française d’aviron, qui a préparé son matériel pour effectuer des prélèvements sanguins.
Des mesures pour vérifier intensité, fatigue, récupération, sommeil et nutrition
Une petite piqure au bout du doigt ou à l’oreille, une goutte de sang récupérée et placée dans un petit tube, et ensuite analysé pour mesurer deux critères : la glycémie et la lactatémie.
"Le lactate, c'est une molécule qui est produite au niveau musculaire, explique Allison Diry, elle produit de l'énergie, qui est nécessaire sur un entraînement d'intensité. Et la mesure du lactate nous permet trois choses. La vérification du respect de l'intensité de l'entraînement qu'on a préconisé. La deuxième, c'est de voir s'il y a un niveau de fatigue qui serait potentiellement trop élevé. Et la troisième chose, c'est le niveau de récupération. Quand on fait des prélèvements post-entraînements, pour voir si la récupération a été suffisante ou pas."
Sommeil, nutrition sont d’autres données physiologiques étudiées pour améliorer la performance des athlètes, en parallèle avec des mesures biomécaniques. Et cette fois cela se passe dans les bateaux.
"Donc ça, typiquement, poursuit Allison Diry, c'est un outil qu'on a développé, ça mesure l'accélération. Donc, après la vitesse, la distance, ça va mesurer comment le bateau se déplace dans les trois dimensions. Et du coup je me suis un petit peu diversifié en biomécanique pour analyser tout ça aussi."
Des éléments de performance partagés en permanence avec les athlètes et les entraîneurs
"Les compétitions sur une distance de deux kilomètres, se jouent à quelques dixièmes de seconde, souligne Antony, coach à la fédération. Et en fait, on ne peut pas se permettre de laisser de côté le moindre détail, qui pourrait nous aider à gagner ces quelques centimètres, et performer."
Sans oublier que la science ne fait pas tout, rappelle Allison Diry : "On aura beau aller chercher les petits détails avec des protocoles 'extra' entraînement, ça ne remplacera pas le basique d'aller dans un bateau et de ramer 20 kilomètres. Même quand c'est l'hiver, qu'il fait froid, et qu'il pleut. C'est quand même l'essentiel."
Il y a 3 ans aux Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo, la France avait remporté 3 médailles en aviron, dont l’or, pour Hugo Boucheron et Matthieu Androdias.
Les épreuves d'aviron des JO de Paris 2024 se déroulent à partir de ce samedi 27 juillet et jusqu'au 3 août, au stade nautique de Vaires-sur-Marne en Seine-et-Marne. Six épreuves à suivre aujourd'hui, avec notamment à 11h30, les séries deux de couple (H) avec Hugo Boucheron et Matthieu Androdias.
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