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Jun : cette incroyable ville administrée par les réseaux sociaux

À Jun, petite commune d’Andalousie située près de Grenade, la municipalité mise sur Twitter pour ses échanges avec les citoyens. Et ça marche.
Article rédigé par Jean Zeid
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Un exemple parmi tant d'autres relevés par le Huffington Post : à Jun, la police a son compte officiel Twitter inscrit à même l’uniforme. Il faut dire que tweeter est plus économique que répondre par téléphone aux plaintes des habitants. Conséquence : la police municipale est passée de quatre employés à... un seul. L'unique agent de police de Jun affirme ainsi qu'il reçoit entre 40 et 60 tweets par jour, allant du grave (se rendre sur les lieux d'un accident de voiture) au trivial (faire taire un voisin qui chante toutes les heures). Il est ainsi accessible au public 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 grâce au réseau social. Mais pour protéger sa vie familiale, il éteint son smartphone en arrivant à la maison le soir. Que faire s'il y a une urgence ? Sa réponse : "c'est une petite ville, tout le monde se connaît ." CQFD.

Jun est une cité très connectée depuis des années. D'ailleurs en 1999, elle fut la première ville espagnole à proclamer l'accès gratuit à Internet comme "un droit de l'homme imprescriptibl e". Depuis, à toute heure, depuis son ordinateur, chaque citoyen peut contacter la "e-administration" et en quelques clics, obtenir un certificat ou réserver une salle municipale. Le maire conçoit sa ville comme un laboratoire politique à l'ère du numérique. Depuis 2011, l'expérimentation s'est encore accélérée. Le maire, @JoseantonioJun et ses plus de 300.000 abonnés au compteur, a invité ses 3.500 administrés à se créer un compte Twitter et à le faire vérifier à la mairie. Quand un citoyen a une question, une requête ou une réclamation, il peut tweeter son problème au maire ou au personnel communal.

Exemple lorsque le maire reçoit le tweet d'un étudiant lui signalant un lampadaire cassé dans une rue. Le maire le remercie du signalement et informe ses services. Un électricien répare le lampadaire en question avec une photo en lien pour prouver son action. Et le hashtag #JunGetsMoving. Le conseil municipal, lui, est retransmis en direct et les habitants peuvent réagir : leurs tweets sont projetés sur un écran de la salle du conseil.

Le 25 mai prochain, ce seront les élections municipales en Espagne. La question se pose : @JoseantonioJun sera-t-il réélu ? À suivre sur Twitter évidemment. Car ce projet numérique a aussi ses détracteurs. Certains n'aiment pas la façon dont le maire utilise Twitter pour faire sa promotion et comment les employés de la ville ont tendance à répéter tout ce que le patron tweete. Aux dernières élections, son adversaire a exhorté les citoyens à voter "pour un vrai maire, pas un monde virtuel ." Réponse le 25 mai.

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