Un commando américain capture Abu Anas al-Libi en Libye, sans prévenir les autorités libyennes
Il faut comprendre ce que ce concept a de particulier :
1/ L'état d'exception n'est pas le chaos ni l'anarchie. On ne
peut pas dire qu'il y a absence totale d'autorité, bien au contraire. Ici, les
américains vont appliquer un pouvoir souverain absolu à Al-Libi.
2/ L'état d'exception n'est pas non plus la dictature. Car en
dictature, il y a des lois dictatoriales et une figure de dirigeant. Il y a donc
un cadre extrêmement précis de ce qui est permis ou interdit.
Du coup, nous avons notre définition : l'état d'exception est
un espace où il y a une force de loi, mais sans lois. Un souverain, mais pas de
règles.
Un peu comme à Guantanamo?
L'utilisation de
l'état d'exception se multiplie dans le monde contemporain depuis le military
order décrété le 13 novembre 2001 par Georges W. Bush. Dans le cadre de la
guerre contre le terrorisme, possibilité de détention 1/ sans limite 2/ sans
chefs d'accusation contre des " combattants ennemis ". C'est un retour en
arrière par rapport à l'habeas corpus , règle de base qui veut qu'on ne
puisse être emprisonné de façon arbitraire.
A quoi ça sert l'état d'exception?
L'enjeu philosophique là-dessous est que la démocratie semble
avoir besoin de suspendre parfois ses règles, pour conforter son ordre. Agamben
fait une comparaison entre l'état d'exception d'aujourd'hui et les saturnales
romaines, les charivari et les carnavals du moyen âge, où les maîtres se
mettaient au service de leurs valets, ou bien où tout était
autorisé.
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