La médaille du jour. Malgré la crise au Venezuela, les plus fervents fans de foot continuent d'aller voir les matchs à Caracas
Les fans du Caracas Futbol Club, au Venezuela, prennent des risques énormes pour aller supporter leur équipe de foot au stade dans la capitale. Ils s'y rendent pour se changer les idées, pour tenter d'oublier la vie quotidienne.
Le Venezuela est ravagé par la crise politique, sociale et humanitaire. Ce pays se vide progressivement de ses habitants et les rues sont désertées le soir. Sauf lorsque le Caracas Futbol Club, le club de la capitale, joue au stade olympique en Copa Libertadores, la Ligue des champions sud-américaine. Le dernier endroit qui brille encore, grâce à la passion du football. Les fans arrivent par petits groupes, après avoir traversé une ville où les criminels guettent la moindre occasion, où il n’y a plus de transports en communs ni grand-chose à manger. Pas de saucisse-frites en arrivant. La buvette est fermée. Alors, "pour oublier tout ça, comme le confie Daniel, 25 ans, à l’AFP, on vient au stade".
Ils n'éataient que 3 000, mercredi 27 février, pour receboir les Péruviens de Melgar. Rien à voir avec les grands soirs du club le plus titré du Venezuela où plus de 30 000 personnes vibraient et chantaient d’une seule voix. Même si on y entendait ces dernières années le début des contestations contre le gouvernement.
Daniel a payé son billet 2,70 dollars, une fortune pour cet ingénieur en télécoms qui gagne 50 dollars par mois, deux fois le salaire moyen. Pas de quoi enrichir le club, qui a perdu son contrat de sponsoring, lâché par Adidas, et dont les joueurs tapent dans des ballons fabriqués par une marque locale. Alejandro et sa fille de 16 ans, Ainhoa, se demandent comment ils vont rentrer chez eux. Car en cas d’attaque dans la rue, la police locale ne viendra pas les aider. Il n’y en a plus. Et en cas de blessure au couteau ou par balle, il n’y aura pas d’hôpital pour les soigner.
Le Caracas FC va gagner la partie 2-1. Mais sur les deux matchs aller-retour, c’est Melgar qui sera qualifié pour le tour suivant. Pendant que les joueurs du Caracas FC récoltent les cartons jaunes et cartons rouges sur la pelouse, dans les tribunes, les supporters insultent l’arbitre, comme dans tous les stades du monde. Seule chose qui n’a pas vraiment changé.
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