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La médaille du jour. Les valeurs du rugby sont-elles solubles dans l'alcool ?

Le rugby met frequemment ses "valeurs" en avant. Elles sont pourtant souvent mises à mal.

Article rédigé par Jérôme Cadet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'équipe de France après sa défaite face à l'Écosse, le 11 février 2018. (MAXPPP)

Les fameuses valeurs du rugby (esprit d'équipe, respect, solidarité etc.) que l'on ne retrouverait pas dans d'autres sports soi-disant gangrenés par l'argent et la violence... Vous savez ce à quoi nous faisons allusion ? Paradoxalement, ce discours sur les valeurs a vu le jour dans les années 2000 quand le rugby devenait professionnel et avançait vers le sport-business. Il a depuis été repris par de nombreuses marques dans leurs publicités. Problème : aujourd'hui, ce discours se heurte à la réalité : scandale des commotions, piètres résultats du Quinze de France, excès en tout genre...

Dernier épisode en date, dimanche 11 février à Edimbourg, après la défaite face à l'Ecosse (32-26) dans le Tournoi des Six Nations, un groupe de joueurs décide de prendre une bonne cuite.  Résultat : le lendemain, six d'entre eux sont entendus comme témoins dans une affaire d'agression sexuelle. D'autres réapparaissent le visage marqué par les coups. L'un d'eux explique qu'il a heurté la table de nuit de sa chambre d'hôtel.

Le mystère de la table de nuit

Cette affaire en rappelle une autre. En 2009, l'équipe de France dispute une tournée en Nouvelle-Zélande. Le jeune Mathieu Bastareaud dénonce une agression en pleine nuit. L'affaire fait la une des journaux néo-zélandais qui mettent en doute cette version. Bastareaud finit par reconnaître un mensonge et explique être tombé ivre sur sa table de nuit, déjà.

Il mettra plusieurs années à s'en remettre, le paiera d'une dépression mais le rugby français, tout à sa politique de l'autruche, n'en tirera aucun enseignement. Cette fois la fédération a ouvert une enquête. Plusieurs présidents et entraîneurs de clubs ont pris la parole pour condamner ces abus. Cela ne servira à rien si l'on oublie la prévention auprès des jeunes. Ce que l'on résumera ainsi : les valeurs, mieux vaut les défendre que de les vendre.

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