Pacte de croissance européen et bataille des législatives : Henri Emmanuelli confiant

Cérémonie d'investiture, nomination du
Premier ministre et premier tête à tête avec Angela Merkel sur fond de crise
économique... Journée chargée pour François Hollande demain avant la nomination
mercredi du nouveau gouvernement et la bataille pour les législatives qui a
déjà commencé... "C'est pour lui le début d'un véritable marathon ", commente
Henri Emmanuelli, qui ne doute pas que le nouveau Président tiendra bon.

Europe : "il va de toutes façons falloir chercher un compromis"

Interrogé sur la renégociation
du pacte
européen
de discipline budgétaire que souhaite François Hollande et à laquelle s'oppose fermement
la chancelière allemande, Henri Emmanuelli estime que le résultat des élections régionales en Rhénanie du nord-Westphalie et la défaite sans équivoque de la CDU,
le parti d'Angela Merkel, va peser dans les négociations. "C'est un
élément important ", souligne-t-il. Il va falloir de toutes façons "chercher
un compromis " et négocier  "à la fois sur la rigueur budgétaire et aussi sur la croissance ", poursuit-il. Dans une tribune publiée dans le quotidien Les Echos daté d'aujourd'hui, le ministre
allemand des Finances Wolfgang Schäuble assure que croissance et assainissement
budgétaire ne sont pas contradictoires et esquisse quelques pistes sur la
manière de les réconcilier. Porte entre-ouverte vers un terrain d'entente franco-allemand ? peut-être, mais "une solution ne va pas déboucher en 24 heures, ça va
prendre du temps ", prévient Henri Emmanuelli qui assure que François
Hollande saura être "ferme ".

Confiant
sur l'issue des législatives

Pour avoir les moyens du changement promis
par François Hollande, le PS cherchera à obtenir une majorité de sièges à l'Assemblée
lors des élections des 10 et 17 juin prochain. Henri Emmanuelli est confiant. "Je
pense que sur le terrain les gens n'ont pas oublié les votes des parlementaires
de l'UMP, le bouclier fiscal, les 4,5 millions de chômeurs, les 1700 milliards
d'euros de dette, les 70 milliards d'euros de déficit du commerce extérieur,
tout ça n'est pas parti en fumée au motif que Mr. Sarkozy ne serait plus
président de la République, donc ça va peser ", estime-t-il. Une bataille des
législatives qui va donc se jouer face à l'UMP et son bilan, mais pas seulement.
A la gauche de la gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui a décidé de se présenter à Hénin-Beaumont
face à la présidente du Front national Marine le Pen et face au maire socialiste
de Carvin Philippe Kemel, a prévenu que s'il
rentrait à l'Assemblée, il ne voterait pas le budget et qu'il ne serait ni dans
l'opposition ni dans la majorité. Une position qui n'étonne ni n'inquiète Henri
Emmanuelli.  "Il n'a jamais été
tendre, ce n'est pas dans son tempérament. Mais je le connais bien, et je ne
suis pas non plus terrorisé ", réagit le député
PS des Landes. Quant au rôle que jouera la MoDem dans ces législatives, "je
ne pense pas que ce sera la dominante de cette élection ", estime-t-il.