Christian Lothion, patron de la PJ :"On nous a signalé Redoine Faïd partout"
Depuis l'arrestation de Redoine Faïd en milieu de nuit, peu d'informations ont été fournies par les autorités. Invité exclusif de France Info ce mercredi matin, le directeur central de la police judiciaire Christian Lothion a dévoilé des premiers éléments, à commencer par le nombre de personnes mobilisées pour l'opération, qui s'est déroulée un peu avant 3h du matin : "les effectifs présents étaient d'une bonne vingtaine, notamment les brigades de recherche et d'intervention de Versailles, Lille, et bien évidemment la brigade de recherche et d'intervention nationale, qui fait partie de l'office central de lutte contre la criminalité organisée ".
La présence des deux individus dans l'hôtel était connue depuis peu par les enquêteurs : "ils étaient là depuis plusieurs nuits, nous avons eu la confirmation dans la journée d'hier qu'ils étaient dans cette chambre d'hôtel ", explique Christian Lothion. "Nous ne l'avons pas filoché, comme on dit dans notre jargon, nous l'avons simplement localisé, et quand nous avons eu la certitude en début de nuit qu'il était bien rentré et qu'il était bien dans cette chambre, nous avons décidé de passer à l'action en pleine nuit, comme nous savons le faire, pendant le sommeil ".
"Un type en cavale doit rencontrer le moins de personnes possible "
Une arme de poing a été saisie dans la chambre, une autre dans le véhicule, qui n'avait lui non plus pas été signalé auparavant. Redoine Faïd était accompagné, lors de son arrestation, d'un complice. Un homme "connu " des services policiers, "mais qui n'était pas forcément l'une de ses relations connues dans le passé " assure le directeur central de la PJ. Impossible, également, de savoir pour l'heure si ce complice avait pris part à l'évasion, le 13 avril dernier. "Il y a eu d'une part l'évasion et d'autre part la cavale. Les investigations vont nous permettre de savoir si c'était totalement étanche ou si, effectivement, le complice était aussi sur l'évasion. Pour un type en cavale, c'est une opération de survie ", explique-t-il.
Alors que Redoine Faïd a été signalé aux policiers "partout, au Maroc, aux Philippines, à Bordeaux, je-ne-sais-où ", c'est en région parisienne qu'il a été retrouvé. "En région parisienne, il a ses habitudes. C'est plus facile de se cacher en région parisienne qu'en pleine campagne ou que de passer des frontières. Et peut-être n'avait-il pas les ressources financières suffisantes" , détaille Christian Lothion, pas vraiment surpris du lieu de cette arrestation. "On a tendance à considérer qu'automatiquement les malfaiteurs mettent plusieurs frontières entre la police et eux, ce n'est pas forcément le cas ", argue-t-il, ajoutant que lors de la cavale, il n'y a pas nécessairement eu d'autre complice : "un type en cavale a besoin d'avoir quelqu'un de sûr, et de rencontrer le moins de personnes possible ".
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