"Avec un président élu, le Mali va devenir un pays plus normal" (Jean-Baptiste Placca)
"Il fallait que ces élections se tiennent, elles se sont tenues et elles ouvrent désormais la voie à une transition. " Invité du 8h15 de France Info, l'éditorialiste Jean-Baptiste Placca s'est félicité lundi du bon déroulement du premier tour de l'élection présidentielle malienne, qui aboutira selon lui à un résultat crédible.
"Nous avons assisté à des élections ouvertes : ceux qui ont organisé ce scrutin n'étaient pas candidats (...) Avec un président élu, le Mali va devenir un pays plus normal "
Autre signe encourageant pour le journaliste : le taux de participation proche des 40 % : "Cela paraît extraordinaire par rapport aux taux de participation auxquels nous sommes habitués."
La menace islamiste moins présente
Malgré leurs menaces d'attentats, les islamistes sont restés muets dimanche et n'ont pas empêché les électeurs maliens de se déplacer. "Cela traduit la fragilité de ces islamistes qui profèrent des menaces qu'ils ne peuvent pas mettre à exécution ", croit savoir le journaliste.
"Les djihadistes sont sortis affaiblis de l'opération Serval , explique-t-il. Ils conservent une force de frappe ponctuelle, mais il ne sont plus un danger permanent pour le Mali ."
Des élections trop rapides ?
"Avec ces élections et ce qu'on annonce comme résultat possible, il y aura une plus grande conscience de responsabilité de la part des Maliens , analyse Jean-Baptiste Placca. Il faut convenir que durant cette période de troubles, ils ont été humiliés dans leur diginité, dans leur fierté nationale et dans leur patriotisme à fleur de peau. "
Seul point noir selon l'éditorialiste : le scrutin, qui s'est tenu moins de sept mois après le début de l'intervention française, a été organisé un peu rapidement.
Si il comprend l'empressement français à mettre en place ces élections, il considère que l'insistance du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a pu toucher cette fierté nationale malienne qu'il évoquait plus tôt. "Ce n'était pas nécessaire ", explique le journaliste, qui comprend cependant cette précipitation :
"L'insistance de la France découlait du prix qu'elle a payé pour libérer ce pays. Si elle ne s'y était pas engagé, on ne parlerait aujourd'hui peut-être pas du Mali comme d'un Etat."
Après plusieurs mois de guerre, "les élections ouvrent la voie à une autre étape dans la pacification du pays. " Les résultats officiels seront connus dans la semaine.
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