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Un 1er mai éminemment politique

A 5 jours du second tour de la présidentielle, la fête du travail prend une tournure très politique.
Article rédigé par franceinfo
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Célébrée depuis 1889, arrivée des Etats-Unis, la
fête du travail est traditionnellement une fête syndicale. Mais régulièrement,
elle a pris un tour politique, comme en 1936, où après la libération les partis
de gauche s'en étaient emparés. On se souvient également de 2002, où dans la
foulée du 21 avril le 1er mai s'était transformé en mobilisation
contre l'extrême droite.

Dans ce contexte d'entre-deux-tours, la fête prend
une nouvelle fois une saveur particulière cette année. D'autant qu'en marge du
cortège des syndicats, Nicolas Sarkozy organise son propre rassemblement : "Nous
allons organiser la fête du travail. Mais la fête du travail, du vrai travail
"...
 Le "vrai travail ". Devant le
tollé suscité par l'expression, le président-candidat se ravise. C'est
désormais la "vraie fête" du travail. Dans une vidéo sur son site,
entre deux interviews de militants, Nicolas Sarkozy explique sa démarche : "J'ai
beaucoup travaillé dans ma vie, très vite j'ai eu la chance de comprendre que
le bonheur est au bout de l'effort, pas au bout de la facilité [...] Le
travail, dans mon esprit, doit toujours rapporter plus que l'assistanat"
...

Au passage, le candidat de la droite dénonce la
CGT qui veut selon lui se réserver le droit de manifester et s'en prend à ses
dirigeants, membre du parti communiste. Même si François Fillon a nuancé hier,
en affirmant qu'il faut "éviter toute les remarques désagréable à propos
des syndicats, car ils sont nécessaire au fonctionnement de l'économie et du système
social français"
, Nicolas Sarkozy, lui, persiste : "Voilà que la CGT se
range avec armes et bagages derrière François Hollande. Alors pendant que Monsieur
Hollande défilera derrière les drapeaux rouges, moi je vous appelle à être
innombrable sur la place de l'esplanade des droits de l'Homme et sur la
place du Trocadéro pour parler du travail
".

Sauf que François Hollande ne sera pas dans un
défilé, mais à Nevers pour commémorer l'anniversaire de la mort de Pierre Bérégovoy.
Le candidat socialiste qui a écrit une lettre aux syndicats. Il promet d'en
faire les acteurs majeurs de son quinquennat s'il est élu : "Moi je dis
tout mon respect aux organisations syndicales. Il convient de leur donner
toujours la responsabilité et l'indépendance. Et le 1er mai, moi je
ne ferai pas de meeting sur la question du travail. Je considère que ce sont d'abord
les organisations syndicales qui doivent défiler le 1er mai pour
exprimer les revendications des salariés
".

Pas de message politique théoriquement sur les
banderoles du défilé, les partis comme le front de gauche devraient d'ailleurs
se tenir sur le coté du cortège... Dès l'annonce des résultats du premier tour,
Jean-Luc Mélenchon et le front de gauche en faisait un rendez vous majeur : "C'est
un rendez-vous de mobilisation sociale et nous nous n'avons jamais cru que la
gauche pouvait être forte autrement que par une force du mouvement social. Donc
c'est très important qu'on réussisse notre 1er mai. En tout cas, on
va faire tout ce qu'on peut pour ça
". Pas de message politique théoriquement. Enfin, ça
dépend pour qui. La CGT a clairement appelé à battre Nicolas Sarkozy.

Le 1er
mai, c'est aussi traditionnellement un rassemblement du Front National pour
l'anniversaire de la naissance de Jeanne d'Arc, le 600ème cette année. Le vice-président
du FN, Louis Alliot, estime que son parti est le seul à représenter le travail. "Que ce soit la gauche sous François Mitterrand ou Lionel Jospin, ou la
droite sous Chirac et Sarkozy, eux ce n'est pas le travail qu'ils défendent, c'est
le chômage. Nous, nous défendons le travail et le maintien du travail sur le
territoire français. Il faudra à l'avenir tenir compte de l'humain et de la
défense de la classe ouvrière en quelque sorte pour reprendre un terme
marxiste, qui a été totalement abandonnée par la droite et par la gauche depuis
maintenant 30 ans.
"  

Et aujourd'hui Marine Le Pen devrait donner son
intention de vote pour le second tour de l'élection. Mais surtout, elle espère
réaliser une démonstration de force pour montrer que son parti compte, avant
les législatives.

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