Cet article date de plus de dix ans.

Sarkozy ou l'éternel retour

Tout s'accélère dans le calendrier politique. L'ancien président envisage très sérieusement un retour à l'automne, à la tête de l'UMP.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (© RF)

Il y aura eu un avant et un après Bygmalion. "C’est sa décision, c’est à lui seul de la prendre, mais le calendrier s’est brutalement accéléré", explique l’un de ses amis, qui ajoute : "Le fait que le prochain président du parti sera élu au suffrage universel à l’automne a changé la donne pour lui. Il va se décider à la fin de l’été. Si c’est oui, il ira jusqu’à 2017, si c’est non, ce sera un retrait pour de bon". Tout a donc basculé pour l’ancien président après deux années de tergiversations, trop souvent rythmées par les affaires. La menace Bygmalion est dans l’air. Où sont passés tous ces millions si de telles sommes ont été détournées, s’interroge son entourage. Il y a le feu à l’UMP.

Il a envie d’y aller ?

La tentation d’y retourner est toujours là pour celui qui en fait n’a jamais décroché depuis sa défaite. En se refusant d’adouber un successeur et en recevant à tour-de-bras rue de Miromesnil, Nicolas Sarkozy n’aura pas permis à l‘UMP de s’émanciper de sa tutelle. Le parti se déchire depuis entre guerre des égos et banqueroute. "Sur le papier y’a pas photo, il sera largement élu par les militants", pronostique un membre de sa garde rapprochée, qui détaille le plan à suivre : l’ex-président se faire élire à l’automne, ce sera ça, la primaire. Et rien d’autre. Il sera alors le candidat naturel de l’UMP dans trois ans. Face à François Hollande, s’il se représente, et surtout face à Marine le Pen.

Ce n’est pas le scénario d’Alain Juppé

Non : l’ex-Premier ministre souhaite un président de parti qui ne sera pas candidat à la présidentielle. Ce principe contraire à la famille gaulliste et à l’esprit de la Vème, selon Nicolas Sarkozy. Pour lui, l’UMP n’est pas une boîte d’intérim, la droite veut un chef qui mène les troupes, c’est comme ça depuis le Général de Gaulle. De plus, ce serait comme en 2004, quand il s’est emparé de l’UMP, deux ans et demie avant la présidentielle e 2007, remportée avec une campagne déjà très à droite. Un soutien ajoute : "Est-ce que le rapprochement avec le centre voulu par Juppé s’est traduit dans les dernières élections ? Non. Marine le Pen veut la destruction de la droite. Les Français en majorité n’attendent pas de l’eau tiède".

Cela ressemble à une pré-campagne

C’est un peu comme si sa décision était déjà prise au fond de lui. De façon concertée ou pas, des soutiens comme Nadine Morano ou Claude Guéant sont sortis du bois pour contester la troïka mise en place à la tête du parti après la démission de Jean-François Copé. L’ex-président va également rencontrer Poutine juste avant que François Hollande, cela sent déjà l’offensive.Une candidature de Nicolas Sarkozy à l’UMP donnerait le coup d’envoi de la bataille présidentielle, dans un contexte politique profondément dégradé, où tous les scenarii deviennent possibles. Même ceux du pire.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.