Et plus largement tous les députésun peu mal à l'aise face à leurs électeurs avec cette période de rigueurbudgétaire, de social-défaitisme comme l'a baptisée l'aile gauche du PS ceweek-end.La loi sur les banques ressemble déjà à une revanche des députés surle gouvernement. La semaine dernière en commission, il a fallu 10 heures detravail pour éplucher les 300 amendements proposés. Officiellement, c'est lerésultat d'une très bonne coopération entre le gouvernement et l'Assembléenationale. C'est la belle histoire que nous compte le patron des députéssocialistes Bruno Leroux :"C'est l'exemple même d'un texte qui s'améliore dans la discussion entre le gouvernement et sa majorité pour faire en sorte qu'il corresponde à la volonté et au discours du président de la République..." Officieusement, c'est bien pluscompliqué. Pas mal de députés jugent que l'on était très loin, très très loindu discours du Bourget. Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici avait laissé son ministère proposer unecoquille vide. Sur la séparation des activités bancaires, entre dépôts etspéculations, sur les paradis fiscaux, les députés ont donc musclé le texte. Ilsveulent même y ajouter un nouveau chapitre, le plafonnement des fraisbancaires. Une forme de revanche pour les députés PS qui n'ont pas eu depuis ledébut du quinquennat beaucoup de chose à dire sur les textes proposés et qui nedevront encore rien dire sur l'accord sur le travail négocié par lespartenaires sociaux. Pour la députée PS Karine Berger, un proche de Pierre Moscovici, tout ça en fait, ça dépenddu ministre. "Lui a choisi de travailler avec les parlementaires de façon systématique." La promesse du Bourget, la loi desbanques sera donc le nouveau marqueur pour la majorité. La preuve que c'estbien une politique de gauche qui est menée. Pas de quoi convaincre, quand même, le député communiste André Chassaigne :"Je pense que ce projet de loi est en train de bouger. Est-ce qu'il bougera suffisamment, je n'en suis pas persuadé..." Réguler la finance et le secteurbancaire, c'était aussi une promesse de Nicolas Sarkozy pendant son quinquennatlorsque la crise avait éclaté. Ce n'était pas le discours du Bourget mais lediscours de Toulon. Mais pour le patron des députés UMP, Christian Jacob, leprojet socialiste est aujourd'hui néfaste aux banques :"On doit inciter les banques à accompagner davantage les entreprises. Donc ne créons pas un choc de compétitivité négatif pour nos banques." Donc, c'est bien seulement, cettefois-ci, les députés de gauche qui vont pousser le gouvernement à aller plusloin...