Nicolas Sarkozy est un peu, malgrélui, en train de devenir le coucou de la politique française. Dès que l'actualité retombe un peu,hop, il revient ou ses amis annoncent, espèrent, redoutent son retour. Mercredi,c'est Alain Juppé qui s'est aventuré à dire que l'ancien président voulait seprésenter en 2017. Et aussitôt, le maire de Bordeaux en a pris pour son grade. Voiciun petit florilège de réactions avec celle de Pierre Lellouche, Patrick Balkany, Thierry Mariani, Christian Jacob, LucChâtel et Claude Guéant. Ils tombent tous sur Alain Juppé.Donc le cas d'Alain Juppéest réglé. Hors micro, certains à l'UMP soupçonnent le maire de Bordeauxd'avoir très mal vécu sa conciliation ratée entre Jean-François Copé etFrançois Fillon. Ils leur rappellent donc que Nicolas Sarkozy existe toujourspour leur barrer la route. Et ce n'est pas un hasard non plus : dans 15 joursFrançois Fillon devrait annoncer qu'il va se concentrer exclusivement sur laprimaire de 2016...Mais pourquoi tant deréactions aussi vives dès qu'il s'agit de Nicolas Sarkozy? Eh bien parce que tout lemonde n'est pas à l'aise, à droite, avec le retour de Nicolas Sarkozy. Vousnoterez que la relève, forcément pleine d'avenir, ne s'est pas exprimée. DeValérie Pécresse à Laurent Wauquiez, de Xavier Bertrand à Nathalie KoscuskoMorizet ou Bruno Lemaire, en passant par Jean-François Copé et François Fillon.Pas un mot...Ils vivent tous, qu'ils lereconnaissent ou pas, sous la menace d'un retour de Nicolas Sarkozy. Ce que résume le député UMP, Benoît Apparu...C'est donc la grandeparticularité de ce quinquennat. On risque de parler d'unabsent, tout le temps.Et Nicolas Sarkozy dans toutça? Il en est où...Tous ceux qui le voient, etils sont nombreux, racontent les mêmes anecdotes...Nicolas Sarkozy commence pardire systématiquement qu'il ne veut pas parler de la vie politique française, qu'il est loin de tout ça, qu'il a décroché...Puis l'ancien présidentparle de sa famille, de ses nouvelles activité, du recul, du plaisir qu'ilprend à prendre un peu de temps à faire les choses... Et après, inexorablement, ilen revient à la vie politique... et glisse que si les circonstances l'exigeaient, il pourrait revenir.Son ami de toujours, ledéputé UMP, Patrick Balkany : "Il reviendra ou ne réviendra pas en fonction des circonstances. Ça peut être le cas ..."Moins d'un an après ladéfaite, ses proches confient qu'il n'est pas encore dans une candidature. Il ne prépare rien, ne fait qu'évoquer la vie politique, qu'il est très heureux dedonner des conférences, très bien rémunérées...Mais pour Guillaume Peltier, vice-président de l'UMP et grand amateur de sondages, Nicolas Sarkozy pourraitrevenir sans aucune difficulté, dès demain...Une évidence qui en cacheune autre, tant que l'hypothèse NicolasSarkozy n'est pas levée, et bien il est toujoursdifficile pour la relève de se construire et de s'imposer...Entre l'impossible droitd'inventaire et l'impossible deuil des militants, le retour, toujours trèshypothétique de Nicolas Sarkozy, a de quoi encore animer ou pourrir les annéesà venir pour la droite...