Nicolas Sarkozy et les "profs", une histoire compliquée
Comment gagner quelques bons points auprès des enseignants en vue de la présidentielle ? Exercice compliqué pour Nicolas Sarkozy. Certes les profs n'ont jamais été réputés voter à droite, mais le contentieux avec le chef de l'Etat est particulièrement lourd.
Principalement alimenté par les suppressions de poste dans l'éducation nationale (65.000 depuis 2007 et 14.000 encore prévues l'an prochain). La réforme de la formation des enseignants ou encore celle de leur évaluation ont aussi du mal à passer, tout comme certains propos du Président de la République. Notamment ceux tenus le 27 septembre dernier, jour de grève dans l'éducation nationale dans une usine de l'Oise : "Mon devoir de chef de l’Etat c’est d’abord de penser aux ouvriers, aux salariés et aux cadres qui sont lancés dans la compétition internationale et qui ont besoin du soutien de l’Etat plus que de penser à ceux qui ont un travail difficile mais sui ont un statut qui les protège".
L'éducation dans la campagne
Ce sera un des thèmes majeurs, indique-t-on à l'Elysée. D'après le projet de l'UMP, ce sera même la 1ere priorité du quinquennat à venir. Vingt milliards d'euros sur cinq ans en partie pour améliorer la fiche de paie des enseignants expliquait il y a quelques jours Valérie Rosso-Debord, délégué adjointe au projet à l'UMP : "Eduquer nos enfants demain, c’est la priorité des familles ; pour cela nous allons proposer aux enseignants un nouveau dispositif, revoir peut être leur statut qui n’a pas évolué depuis 1952, faire en sorte qu’il travaillent d’avantage pour gagner d’avantage jusqu’à 500 euros par mois sur la base du volontariat".
Que va faire le chef de l'Etat de ces propositions ?
Leur donner du sens explique un conseiller du président. Pour lui, le projet de l'UMP dit simplement "on essaie de remettre ces fainéants de profs au travail", alors que la question c'est comment enseigner au XXIème siècle. L'Elysée qui se défend de présenter un projet de campagne tout en promettant des propositions concrètes.
Pour l'après présidentielle, notamment sur le métier d'enseignant et l'autonomie des établissements. Il s'agit de repenser le temps de service, de mettre en place des équipes responsables, recrutées par les chefs d'établissement avec une gestion des ressources humaines plus fluide et personnalisée, le tout avec des contreparties "massives" assure-t-on.
Syndicats sceptiques
Mais pas sûr que cela convainque les syndicats. Thierry Cadart est secrétaire général du SGEN-CFDT : "pour ce qui est revalorisation qui serait promis après les élections, les collègues auraient tendance à dire +pourquoi avoir attendu+ ? Si c’est une volonté de nous appliquer le +travailler plus pour gagner plus+, je pense que c’est pas un marché qui intéresse beaucoup les collègues aujourd’hui".
Les syndicats qui ont jugé restreint le coup de pouce salarial aux profs débutants. Ils gagneront 2000 euros brut à partir du 1er février. Syndicats qui ne boycotteront pas les vœux aujourd'hui comme ils l'avaient fait l'an passé mais tant le contentieux est grand souligne-t-on à l'UNSA Education, ce ne pourra pas être une opération séduction du président de la République. Au mieux une "opération déminage" ou peut-être tout simplement coupe d'herbe sous le pied de François Hollande qui a aussi fait de la jeunesse et de l'éducation sa priorité.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.