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Maréchal-Le Pen: "Je comprends que les éleveurs utilisent des méthodes costaudes, il n'y a que ça qui marche"

Marion Maréchal-Le Pen, député FN, était l'invitée de France Info mardi matin. Elle est revenue sur la mobilisation des éleveurs, le projet de loi sur le droit des étrangers et la possible candidature de Jean-Marie Le Pen contre elle en PACA pour les régionales.
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Marion Maréchal-Le Pen, député Front national, était l'invitée de la matinale de France Info ce mardi. Trois sujets ont été abordés avec elle.

Crise de l'élevage

Marion Maréchal-Le Pen a dit comprendre les méthodes fortes des éleveurs parce que "c'est cette France qui travaille, qui ne demande jamais rien, qui ne brûle pas les voitures et qui manifestement n'intéresse pas grand monde puisque cela fait des années qu'ils tirent la sonnette d'alarme ". ET d'ajouter que, quand c'est la survie qui est en jeu, "la survie familiale, la survie professionnelle, je comprends qu'on utilise des méthodes un peu plus costauds pour se faire entendre, parce qu'en France il n'y a que ça qui marche ".  

Les éleveurs déversent du fumier devant des préfectures, vides des camions frigorifiques, s'attaquent à des supermarchés, mais ce n'est pas "pour le plaisir " fait remarquer la député frontiste pour qui cette détresse est la conséquence de mauvais choix politiques : la dérégulation et la fin des quotas laitiers, la concurrence européenne, les traités de libre échange mais aussi  "le fait de favoriser en Espagne et en Italie le travail illégal ou les travailleurs détachés en Allemagne ", les sanctions contre la Russie. 

Marion Maréchal-Le Pen estime que les aides aux éleveurs ne permettent pas de compenser les pertes sur l'embargo russe. Comme solution, elle préconise de "rééquilibrer ces aides ", d'arrêter les négociations sur le traité transatlantique "qui vont ne faire qu'aggraver la concurrence internationale, notamment des éleveurs bovins qui vont se retrouver en concurrence avec les super productions américaines " et de faire respecter la loi, notamment la loi Hamon qui permet de "rééquilibrer l'abus, il faut dire ce qui est, des centrales d'achat qui fusionnent de plus en plus, tirent les prix vers le bas, ce qui fait que les éleveurs n'arrivent plus à joindre les deux bouts ". 

Projet de loi "droit des étrangers"

Les députés ont commencé lundi soir l'examen du projet de loi "droit des étrangers". Ce projet de loi vise, selon le gouvernement, à mieux accueillir les étrangers en situation régulière, attirer les talents, et mieux lutter contre l'immigration illégale. "Je n'ai pas du tout vu ça dans ce texte ", réagit la député frontiste. Pour elle ce texte va donner des "droits toujours plus favorables aux étrangers, notamment l'élargissement du regroupement familial, l'assouplissement de la procédure des étrangers malades, l'incitation pour les étudiants qui ont fini leur cycle de rester en France ". 

Sur le passeport talent, qui donnerait un titre de séjour de quatre ans pour ceux qui ont une compétence particulière, Marion Maréchal-Le Pen n'y est pas opposée sur le principe, mais selon elle, ce n'est pas le vrai souci de l'immigration car la grande majorité de l'immigration est "familiale, une immigration qui ne rapporte pas d'argent mais qui coûte de l'argent ". Sur l'immigration clandestine, elle estime que ce texte qui prévoit de ne plus faire de la rétention administrative la règle, mais l'assignation à résidence "va encore compliquer la tâche des forces de l'ordre ".

Elle qualifie d'accessoires certaines mesures, notamment celles qui vont permettre aux préfectures de demander à EDF, aux écoles, et à la sécurité sociale des informations pour détecter les étrangers en situation irrégulière, mais pour elle, ce texte ne remet pas en cause "toutes les pompes aspirantes qui font que la France est un pays extrêmement attractif pour l'immigration clandestine ". La source du problème reste, selon la député frontiste, "l'absence totale de frontières, le chaos libyen et la décision de l'Union européenne d'aller chercher les bateaux en Méditerranée et de les ramener sur le territoire européen ". 

Les dissidences pour les élections régionales en PACA

Marion Maréchal-Le Pen a découvert dans la presse que Jean-Marie Le Pen envisageait finalement de se présenter aux régionales en PACA, tout comme elle. Elle n'en n'a pas parlé directement avec lui, est surprise, et veut s'en tenir au communiqué de presse dans lequel il avait soutenu sa candidature il y a un an. "Jean-Marie Le Pen est un homme de parole, je suis sûre qu'il ne reviendra pas sur ses paroles ".

Selon la député du Vaucluse, il faut rester cohérent pour "nos électeurs et nos militants qui ne comprendraient pas cette guerre fratricide qui n'a pas de sens ". Des listes dissidentes à la sienne sont en train d'être créées, mais Marion Maréchal Le Pen dit ne pas en avoir la preuve formelle : "Je n'ose pas croire que Jean-Marie Le Pen puisse considérer que je sois un dommage collatéral dans le bras de fer qu'il est en train de réaliser avec le parti ". Elle n'a pas eu de contact avec lui, mais elle pense que cela restera sans suite : "Je ne peux pas croire qu'il fasse cela ". 

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