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Loi Travail : pour Michel Sapin, "cette grève n'a plus aucun sens"

Coût de l'Euro de foot, loi Travail... : Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics était l'invité de France Info ce jeudi.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Franceinfo (Franceinfo)

Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, a estimé jeudi sur France Info que la grève "n'a plus aucun sens ". "Pour qu'une grève soit comprise, il faut qu'elle ait un sens. Aujourd'hui, cette grève n'a plus aucun sens. Quel est le sens de la grève des conducteurs de camions qui ramassent les ordures. Personne n'est capable de le dire. Quel est le sens de ceux qui bloquent l'entrée de Rungis ?  On est dans des manifestations qui n'ont plus aucun sens ", a poursuivi le ministre. "Une grève doit être respectée. Toujours. Ça fait partie de l'ordre constitutionnel. Ça fait partie des libertés. Les manifestations font partie des libertés. Simplement, il faut qu'il y ait un sens. Elle n'a plus aucun sens ", a ajouté Michel Sapin.

Le ministre des Finances a rappelé son attachement aux organisations syndicales : "J'ai été ministre du Travail avant être ministre des Finances.  Mes interlocuteurs c'étaient les organisations syndicales. J'ai un immense respect pour toutes les organisations syndicales. C'est parce que j'ai ce respect et que je considère que ce sont des acteurs fondamentaux, même pour marquer un désaccord, du dialogue social. Ça me fait mal quand je vois de grandes organisations syndicales qui se battent sans qu'il y ait plus aucun sens ", a-t-il regretté.

"L'emploi reprend. Ce n'est pas le moment de le stopper "

Michel Sapin a aussi mis en garde les organisations syndicales qui mènent la mobilisation contre la Loi Travail : "L'emploi reprend. Ce n'est pas le moment de le stopper ", a-t-il déclaré commentant la publication par l'Insee jeudi matin d'une hausse de l'emploi marchand avec 159.600 postes créés (+1,0%) sur un an. "Il faut faire attention. C'est normal d'avoir des revendications. C'est normal éventuellement d'avoir des manifestations mais aujourd'hui quelle est la priorité de notre économie ? Quelle est la priorité de toutes les organisations syndicales. C'est l'emploi. L'emploi reprend. Ce n'est pas le moment de le stopper ", a-t-il martelé.

Selon Michel Sapin, il est temps d'arrêter la grève car elle nuit à l'économie qui se porte mieux. "Aujourd'hui la croissance reprend en France. Des chiffres montrent que les créations d'emploi sont reparties. Clairement à la hausse. Ce n'est pas le moment de mettre des bâtons dans les roues de la croissance qui reprend ", a-t-il expliqué. "Nous sommes sur un an, du premier trimestre 2016 par rapport au premier trimestre 2015 à 160.000 créations d'emplois dans le privé. Je ne parle pas des emplois aidés. C'est donc la vraie reprise de l'emploi. A 160.000 emplois créés le chômage recule. D'ailleurs, il a reculé au cours de ce trimestre ", a-t-il détaillé.

"A force de se regarder le nombril, la gauche se fait du mal à elle-même "

Le ministre des Finances et des Comptes publics a jugé qu'"à force de se regarder le nombril, la gauche se fait du mal à elle-même ".  Pour lui, "de temps en temps, il faut regarder en face ". "L'avantage de ce débat autour de la loi Travail au Sénat, c'est qu'on voit clairement quelles sont les propositions de droite. La fin des 35 heures, la fin des heures supplémentaires alors que pendant des années, on avait entendu dire 'les heures supplémentaires, il faudra qu'elles soient défiscalisées'. Elles ne vont pas être défiscalisées avec la droite parce qu'elles vont être supprimées ", a-t-il expliqué.

"Les Français doivent comparer ce que nous faisons avec les critiques qu'ils peuvent faire. (…) C'est pour qu'on soit en stéréophonie, qu'on ait une vie politique en stéréophonie qui permette de comparer ce que fait la gauche et ce que la droite propose pour demain ", a ajouté Michel Sapin.

Révélations du Canard enchaîné sur l'ISF : "Ceux qui sont à l'origine " de la fuite seront punis

Alors que le Canard enchaîné de cette semaine dévoile la liste de 50 contribuables dont l'impôt sur la fortune (ISF) a bénéficié d'une important réduction en raison d'un mécanisme de plafonnement, Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, a confirmé jeudi sur France Info que "l'enquête sera faite" pour punir "ceux qui sont à l'origine " de la fuite dans la presse.

"Le secret fiscal dans une démocratie, c'est un élément tout à fait fondamental. Il doit être protégé. Il sera protégé. L'administration a porté plainte. L'enquête sera faite et nous punirons ceux qui sont à l'origine des choses ", a-t-il expliqué. "Je tiens au secret fiscal. Car c'est la protection des contribuables quels qu'ils soient. Le contribuable qui paye peu d'impôts comme le contribuable qui paye beaucoup d'impôts ", a-t-il ajouté.

"Nous avons deux fois de suite tenté d'éviter des plafonnements très compliqués sur l'ISF qui aboutissent à ce que des gens qui ont beaucoup de fortune ne payent pas d'impôts sur la fortune. Il y a quelque chose de choquant. Par deux fois, le Conseil constitutionnel nous a retoqués. Il a annulé ", a regretté Michel Sapin. Mais le ministre a rappelé la détermination du  gouvernement : "Il n'a pas passé le barrage du Conseil constitutionnel. Ce n'est pas une raison d'arrêter de réfléchir à des méthodes de justice fiscale ".

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