Les ouvriers tentés par le Front National
François Hollande est aujourd'hui au Creusot chez Alstom pour parler politique industrielle. Il y a deux semaines, Nicolas Sarkozy rendait visite à l'industrie nucléaire au Tricastin tandis que François Fillon le même jour était dans les usines de Valéo à Sablé-sur-Sarthe.
Dans tous ces déplacements, ils ont parlé ou vont parler de travail et surtout, ils tentent de parler aux ouvriers, et plus globalement à ce que l'on appelle le vote populaire.
Un vote plus insaisissable que jamais
Les ouvriers ne se reconnaissent plus dans ce que le Front National appelle "le système" : la droite ou la gauche.
En 2007, la situation était très différente : ils avaient voté majoritairement pour Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui, même le chef de l'état doit repartir à leur conquête : Hervé Mariton est député UMP de la Drôme : "cet électorat, en 2012, il est indispensable de le retrouver parce que le Parti Socialiste a très clairement a décidé d’abandonner le terrain des ouvriers […] le PC est aujourd’hui très faible ; il (l’électorat ouvrier, ndlr) est surement dans celui du Front National, mais nous il n’y a pas de raison qu’on le laisse en déshérence".
La tentation FN
Le Front National est aujourd'hui en tête des intentions de vote dans l'électorat ouvrier. Quatre ouvriers sur dix auraient l'intention de voter pour Marine le Pen. Le vice-président du FN Louis Aliot : "l’électorat ouvrier ne va rien oublier de l’échec de la gauche, c’est pour ça qu’il ne vote pratiquement plus à gauche ; et il n’oubliera rien de l’échec et des mensonges de Nicolas Sarkozy";
Autre phénomène qui explique le vote FN. Il ne s'agit plus d'un vote de contestation pour le sociologue Alain Mergier, coauteur du livre "Le point de rupture", mais d'une forme d'adhésion au discours du FN : "on ne vote plus pour exprimer son refus des partis dits +de gouvernement+ ; on se reconnaît dans le discours de Marine Le Pen […] on n’est plus dans un vote de contestation ; là on est plutôt dans un vote d’empathie".
Le PS à la peine
Dans les intentions de vote, deux ouvriers sur dix se dirigent vers le l'UMP et deux ouvriers sur dix vers le PS. Une situation qui peut évoluer. Pour le député socialiste et Président du Conseil général de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone : "lorsque l’on n’évoque pas ces hommes ces femmes ces jeunes qui sont au chômage, qui connaissent des difficultés de logement […] et bien à un moment donné, ils ont l’impression de ne pas exister".
Et c'est en grande partie ce vote populaire, ce vote ouvrier, qui avait fait perdre la gauche en 2002 et en 2007.
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