Les communistes n'ont pas le sourire
"J'ai retourné ma veste
le jour où je me suis aperçu qu'elle était doublée de vison". Quelques
mots de Gainsbourg. Et c'est à peu près ce que pensent les élus et cadres du
Front de Gauche du parti socialiste au pouvoir. François Hollande aurait donc
trahi le peuple de gauche. Pour deux raisons principales qui seront d'ailleurs
évoquées lors de tables-rondes ce week-end. D'abord le traité européen et la
régle d'or budgétaire et ensuite le virage de l'austérité amorcé par le chef de
l'Etat.
A propos du traité européen,
le Front de Gauche organisera une manifestation le 30 septembre à Paris. Par
ailleurs, une marche contre les licenciements est organisé ce samedi sur le site
de la Fête de l'Huma avec des salariés d'entreprises en difficulté. Le Front de
Gauche revendique son rôle d'aiguillon mais ne peut pas faire grand-chose au
niveau parlementaire puisque le PS détient seul la majorité absolue. En
revanche, médiatiquement, il a toujours une puissante force de frappe susceptible
d'agacer les socialistes. Six ministres sont attendus à la Courneuve. Au
passage deux fois moins qu'à l'université d'été du MEDEF. Et à La Courneuve,
pas de ministre de l'économie ou du redressement productif. On n'est jamais
trop prudent. Voilà pour les grands sujets qui fâchent.
Le petit sujet qui
fâche maintenant: la propension de Jean-Luc Mélenchon à prendre toute la
place. Le Front de Gauche, c'est le mélange entre le PCF et le Parti de Gauche.
Pour l'instant, ça fonctionne plutôt pas mal. Quatre millions de voix à la
présidentielle et un groupe à l'Assemblée. Mais, en interne, surtout du
côté communiste, les critiques sur la stratégie de Mélenchon, qui déciderait de
tout sans concertation, sont de plus en plus virulentes. Son interview dans le
Journal du dimanche en août, sur les 100 jours de Hollande, est mal passée car
elle a occulté la rentrée du mouvement. Les amis de Mélenchon
répliquent, il faut avoir la reconnaissance du ventre selon eux. Et s'il
n'avait pas été là, que serait devenu le PCF ? Voilà ce que répond en
substance l'ex-députée Martine Billard, l'une des plus proches collaboratrices
de l'eurodéputé.
Et
c'est le numéro un du PCF, Pierre Laurent, et pas Jean-Luc Mélenchon, qui
présidera dimanche le meeting de clôture de la 77ème édition de la Fête de
l'Huma.
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