Cet article date de plus de douze ans.

Les candidats face à la situation en Syrie

La politique étrangère fait figure, pour l’instant, de grande oubliée de la campagne présidentielle. Les dramatiques évènements en Syrie poussent cependant les candidats à l'Élysée à prendre clairement position…
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

L'Afghanistan, l'Afrique, la
menace de guerre Israël-Iran et la Syrie… Celui ou celle qui arrivera au
pouvoir en France le 6 mai prochain deviendra le chef de la diplomatie et des
armées de notre pays et devra gérer des situations géopolitiques et géostratégiques
extrêmement tendues.

Même si personne ne peut
deviner ce que sera le quotidien du peuple syrien dans deux mois, ce que sera
le régime de Bachar Al-Assad, les prétendants à la fonction présidentielle sont
quotidiennement interrogés à ce sujet. François Hollande en parle aussi dans
ses meetings : "Si, même dans
cette campagne présidentielle, nous pouvions tous nous rassembler pour venir en
soutien de la Syrie, nous aurions déjà fait une bonne action de républicains
",
lance le candidat socialiste qui, précision importante, apporte son soutien
total à la diplomatie française dans ce dossier.

François Hollande
réclame donc une position commune. Mais pour l’heure, un seul candidat le suit
dans cette initiative. Ce candidat, c’est l'homme du discours à l'ONU sur la
guerre en Irak, Dominique de Villepin. "Quand nous sommes confrontés à
des crises, la position de tous les partis cherche à être commune. C’est vrai
pour la Syrie comme pour tout autre dossier de crise
", estime l'ancien
ministre des Affaires étrangères. En revanche, c'est  non  pour le
Modem. Le parti de François Bayrou estime en effet qu'il s'agit-là d'une
réflexion qui n'est pas à la hauteur des enjeux.

L'UMP, de son côté, se
félicite que l'opposition soutienne le travail du gouvernement sur la question
syrienne. Mais pour l'instant, le candidat Nicolas Sarkozy - le candidat, pas
le Président de la République - n'a pas l'intention de suivre l'appel de son
rival du PS. "Nous devons effectivement dépasser les clivages partisans. La
situation en Syrie nécessite l’unité nationale autour du Président de la
République
", approuve Guillaume Peltier, un des porte-paroles de la campagne
UMP. Mais quand on l’interroge sur la possibilité,
par exemple, de signer un texte commun avec François Hollande sur le
sujet, il reste réservé : "Il ne faut pas rentrer dans l’idée de signature de texte des
uns et des autres
",  répond-il .

Ce
qui est sûr, et c'est très important de le souligner, c’est qu’aucun des
candidats ne se prononce pour une intervention militaire en Syrie, à l'image de
ce qui avait été entrepris en Lybie. Et de droite à gauche, on est
au moins d'accord sur un point : la condamnation du régime d'Al-Assad. Seule
voix discordante, celle de Jean-Marie Le Pen. Pour le président d'honneur du
Front National, invité hier soir de l'émission Radio France
Politique
, le pouvoir actuel à Damas se défend et c'est bien légitime,
estime-t-il.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.