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Le PS, les municipales et le "doigt mouillé"

Un ustensile très utilisé en matière électorale que les experts au Parti socialiste ont décidé de remiser.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (©)

Les ennuis de Jean-François Copé
et les turbulences à l'UMP après les révélations du Point , ne doivent pas nous faire oublier que nous serons ce
week-end à trois semaines du premier tour des municipales.

Vous avez remarqué :
plus personne n'est en mesure d'émettre le moindre pronostic fiable sur ce
scrutin. C'est le brouillard total. Les objectifs de l'UMP, pour crier victoire,
restent jusqu'à nouvel ordre de récupérer Strasbourg et Toulouse, tout en conservant
Marseille. Tiens, plus personne ne parle de Paris.

Au Parti socialiste, ça se
joue également sur trois villes.

Vous avez tous ceux qui pensent
garder la capitale et Toulouse, et gagner Marseille, et ce sera un succès pour
François Hollande, concentré sur son pacte, à qui tout le monde a prédit un
désastre. Et puis il y a les autres, les pessimistes, qui se demandent si
Hidalgo va l'emporter à Paris, qui prédisent un échec pour Menucci face à
Gaudin et pensent que Cohen à Toulouse va se faire double par Moudenc l'UMP.

Bref, tout et son
contraire !

 "Drôle d'époque où les acteurs
politiques se font pronostiqueurs, le doigt mouillé au vent d'hiver",
constate Christophe Borgel, l'index levé au vent. Pour le monsieur élections du
PS, "sur le papier, ce devrait être la chronique d'un désastre annoncé. Mais
sur le terrain, rien n'est joué".

Personne ne sait vraiment rien ?

Personne ne peut prédire s'il
y aura une vague bleue dans toute la France, si elle va virer au marine ça et
là, ou si elle sera finalement fortement teintée de rose. Tous les regards sont
tournés vers le FN. "Avec Marine le Pen, c'est toujours la même
chose", explique un proche de Manuel Valls : "Ça commence
toujours par une hyper-dramatisation à quelques mois d'une élection. Puis la
baudruche se dégonfle, et au final, le FN réalise des scores entre-les-deux qui lui sont plutôt
favorables ". Voilà pour l'explication : là encore, trois villes sont
évoquées : Hénin-Beaumont, Forbach et Fréjus. Ces seules conquêtes
emblématiques suffiraient à Marine le Pen pour en faire une formidable piste
d'envol pour les européennes, l'objectif central de la présidente du Front
National.

Le PS a une recette pour réveiller ses électeurs ?

Christophe Borgel en avance
trois: se concentrer sur l'essentiel au niveau national, emploi, croissance,
avec un " esprit de pack ", comme au rugby. C'est déjà raté. Les
chiffres du chômage de mercredi ne vont pas galvaniser les foules. Démontrer
que l'UMP en face n'est que dans le vote sanction, alors que les enjeux sont
locaux. Ça, tout le monde le sait. Et enfin, chausser des baskets et faire du
porte-à-porte. C'est la meilleure formule. Vous pouvez, en conclusion, ranger
votre doigt mouillé : ces municipales vont se jouer dans les tous derniers
jours, jusque dans l'isoloir. Nous pourrons faire des pronostics après les résultats. Au moins, nous
serons sûrs de ne pas nous tromper.

 

 

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