Le premier débat de la primaire socialiste et l'université d'été du MoDem décryptés
Un débat plutôt consensuel
Compassé, guindé, amidonné diront certains. Préparé, argumenté, symbole de l'unité pour gagner diront les autres. Les six candidats à la primaire ont en tout cas fait assaut d'amabilités. Il faut dire que les socialistes ne voulaient surtout pas afficher des divisions dévastatrices pour leur électorat et qui auraient fait le bonheur de la majorité. Pas de guerre ouverte donc mais quelques escarmouches tout de même entre les snipers Aubry et Hollande, sur DSK, la gestion des déficits ou encore le nucléaire. Un peu d'animation donc en fin de d'émission. De quoi réveiller les téléspectateurs assoupis.
Primaire PS : présentation des candidats -...par CyberPeople
Le débat a donc duré près de 3 heures au total. Mission remplie disent en tout cas d'une même voix les socialistes ce matin. Moins d'enthousiasme en revanche à droite. Jean-François Copé "a surtout vu que les masques sont tombés sur trois sujets". Le secrétaire général de l'UMP trouve cela "très inquiétant" et s'en explique ce matin sur France Info. Les finances publiques d'abord : "pas un mot pour dire si on assume à gauche une vraie réduction des déficits". Deuxièmement : "aucune solution de rechange" pour sortir du nucléaire. Quant à la dépénalisation du cannabis, "on est dans la folie absolue". Bref, "un grand vide du point de vue des grands enjeux auxquels nous sommes confrontés", estime Jean-François Copé.
Enfin, réaction mitigée du Medef. "On ne s’en sortira pas sans un plan de réduction de déficits public. Et là, les propositions manquent" , a estimé ce matin Laurence Parisot sur France info.
Carton plein pour France 2, François Hollande et Martine Aubry font la course en tête
Un débat ennuyeux ? Pas tant que ça à en croire les chiffres de Médiamétrie. Près de 5 millions de téléspectateurs hier soir devant France 2. Cette confrontation tranquille des candidats à l’investiture socialiste pour 2012 ont fait mieux que ceux de Masterchef sur TF1... On a envie de dire ouf ! Les prochains sondages diront ensuite si Martine Aubry a mieux réussi que François Hollande, mais ces deux là ont d’ores et déjà pris la tête de la course.
En position de challenger, la maire de Lille se devait d’être à l’offensive. Plus incisive sur la forme face à un François Hollande qui a répondu avec fermeté et humour. La moins bien lotie hier soir a été Ségolène Royal. La nécessité de ne pas agresser ses concurrents a rendu sa position étriquée, et moins convaincante. Manuel Valls a gagné en notoriété, avec une aisance flatteuse sur tous les dossiers. Arnaud Montebourg a approfondi son profil de pourfendeur des banques. Jean Michel Baylet a tenu son rôle de radical qui ouvre la primaire.
La bonne tenue du débat, sa forte audience, tout cela conforte finalement tout le PS. Il démontre qu’il est possible de tenir des discours nuancés sans s’écharper, et en en intéressant les Français.
Dans le reste de l'actualité de la campagne présidentielle
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Le coup d'envoi ce week-end de l'université d'été du MoDem sur la presqu'île de Giens, à Hyères (Var). Le Modem de François Bayrou qui a un peu disparu des écrans radars au profit de la bataille Borloo-Morin. Mais François Bayrou, qui était ce matin sur France 2, ne fait pas mystère de sa candidature. Pour le leader centriste, "il faut trouver une architecture nouvelle pour la politique française, il faut trouver une majorité centrale". Et pour trouver une majorité centrale, François Bayrou et Dominique de Villepin, tout juste blanchi en appel dans l'affaire Clearstream, se font désormais des clins d'œil. Quant à Nicolas Sarkozy, il voit plutôt d'un bon œil ce rapprochement Bayrou-Villepin. Un ticket chic pour une stratégie choc : contrer la candidature de Jean-Louis Borloo.
- Une longue interview du ministre de l’intérieur Claude Guéant dans Libération. Il revient sur toutes ces affaires obscures. C’est Claude Guéant qui a voulu s’expliquer rapidement dans les colonnes de Libération, qui l’avait mis en cause. Sur les consultations des relevés détaillés de téléphones de journalistes, Claude Gueant dit ne pas avoir été au courant, et estime que, de toute façon, la loi ne dit rien la-dessus, elle n'encadre que les écoutes, pas la consultation des factures. Ce vide juridique suffirait donc à justifier cette forme d’espionnage des sources de la presse. Quant au porteur de valise repenti, Robert Bourgi, il aurait expliqué à Nicolas Sarkozy qu'il y avait des financements occultes, mais sans donner plus de précisions que le futur chef de l'Etat ne lui aurait pas demandé. Claude Guéant lui n'aurait parlé avec cet avocat que de la situation en Afrique, pas des valises qui arrivaient en France, ni des chefs d'Etat qui les remplissaient de billets, cela ne l'intéressait pas.
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