Le limogeage de Delphine Batho est-il une bonne chose ?
Ces deux façons de voir la situation explique que ce mardi soir les écologistes se sont réunis au ministère du Logement autour de leur ministre et
ancienne patronne Cécile Duflot pour décider de ne rien décider.
Sinon de dire que là, vraiment, ça suffit. Mais on reste
quand même au gouvernement. Le tout assorti d'une menace mais d'une menace pour
plus tard, pour la rentrée.
Le patron d'Europe Ecologie – Les Verts, Pascal Durand : "Nous interrogeons solennellement le président de la République et le
Premier ministre sur la volonté de ce gouvernement de mettre en œuvre les
engagements sur la transition écologique qu'il avait pris à l'égard des
Françaises et des Français. Nous jugerons, à la rentrée, sur les grandes lois,
notamment la loi de transition énergétique, sur le budget, les engagements de
ce gouvernement. "
Des menaces inutiles
Des menaces qui laissent totalement de marbre, mais alors
totalement, le Parti socialiste. Le porte-parole du groupe PS à l'Assemblée, Thierry
Mandon : "C'est un peu une tempête dans un verre d'eau. Les
ministres Verts et les députés Verts n'étaient pas des farouches soutiens de
Delphine Batho. On ne voit pas pourquoi le soir où elle quitte le gouvernement
ils auraient démissionné. Tout cela est un peu la tradition des Verts, très
déchirés, entre la participation ou pas au gouvernement et qui sont un peu
spécialistes des réunions de crises. "
S'ils veulent s'énerver, qu'ils s'énervent, cela ne changera
rien. Le politologue Jean-Marc Lech de l'institut Ipsos souhaite d'ailleurs
bien du courage aux Verts car pour lui le pouvoir n'en a rien à faire de
l'écologie.
"Ni François Hollande, ni Jean-Marc Ayrault ne sont
des écolos. L'un aime bien l'idée d'avoir un aéroport près de chez lui et dans
l'arrondissement de François Hollande à Tulle l'essentiel de l'emploi c'est l'armement.
Au fond, c'est une revanche aussi de la part de Hollande et d'Ayrault vis-à-vis
de Martine Aubry qui a négocié, assez maladroitement, au nom du Parti
socialiste le fait qu'il y ait beaucoup de Verts au Parlement. "
L'entrée d'une vingtaine de députés Verts à l'Assemblée nationale,
c'était un accord négocié par Martine Aubry avec l'aide d'un certain Philippe
Martin, le nouveau ministre de l'Ecologie.
Que faire pour peser ?
Jouer vraiment la rupture, montrer que vraiment ils sont différents.
C'est la thèse optimiste des évènements, celle qui veut que tout cela leur
profite à la fin, c'est-à-dire aux prochaines élections. Le député Noël Mamère
en tout cas y pense sérieusement.
"Nous ne sommes pas masochistes. Il faut que nous
soyons réalistes car si nous continuons comme cela, à prendre des coups, à se
faire humilier, au bout d'un moment nous serons condamné à être chassé par le
goudron et les plumes par nos électeurs et les sympathisants. "
Hasard du calendrier
Pour les municipales à Nantes, la ville de Jean-Marc Ayrault,
les écologistes ont décidés de faire liste séparée au premier tour l'année
prochaine. Cela n'était pas arrivé depuis 15 ans. On ne peut pas oublier ce
matin non plus les écolos un peu rêveurs. Comme François-Michel Lambert, le
vice-président de la commission développement durable à l'Assemblée. Ce député
pense que sa famille politique peut légitimement réclamer un ministre délégué à
l'écologie.
Un ministre délégué à l'écologie et écolo. Pas sûr que
François Hollande y ait pensé.
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