Ce n'est pas un hasard si le 1er mai dernier le FNJ, leFront national jeunesse, ouvrait le défilé du parti dans les rues de Paris. C'estn'est pas un hasard si le FN communique beaucoup sur celles et ceux, lavingtaine, la trentaine, qui le représenteront aux municipales.Sur les réseaux sociaux, fleurissent les commentaires surles jeunes têtes de listes de mars 2014. D'ailleurs, Etienne Bousquet-Cassagne sera candidat àTonneins. Il y a aussi, par exemple, Adrien Mexis, 32 ans, à Istres, AntoineMellies, 24 ans, à Givors, Adrien Nave, 22 ans, à St-Pol-sur-Mer, PierreDucarne, 23 ans, à Nancy.Non, il n'y a pas de hasardCela fait partie du processus de banalisation, denormalisation du FN, le fameux concept de "dédiabolisation". Ladirection du parti met en avant ces profils "gendre idéal" pourtenter de ringardiser ses adversaires de droite et de gauche mais aussi, sansle dire trop fort, les opposants internes, les vieux routiers frontistes autourde Bruno Gollnisch.C'est le constat fait par la benjamine de l'Assemblée nationale,Marion Maréchal-Le Pen : "On pourrait faire des listes de FNJ,les 18-25 ans. Nous sommes le premier parti jeune de France, ce n'est pas unscoop, c'est particulièrement vrai en Vaucluse et nous avons toute une jeunessequi aimerait s'impliquer. "Le Front national estime que les électeurs peuvent en avoirmarre de voir les mêmes personnalités depuis des années et des années. D'où cetappel d'air constaté depuis l'arrivée de Marine Le Pen à la présidence dumouvement.La méritocratieUn jeune qui se fait remarquer dans sa fédération va pouvoirgrimper les échelons plus rapidement peut-être que dans d'autres partis. C'est en tout cas ce que pense le député Gilbert Collard : "Tousces fonctionnaires de la politique finissent par faire de la politique, nonplus un idéal, ou un service, mais une fonction. Donc, de voir ces jeunes avecleurs passions et leurs envies de changer le monde c'est extraordinairementréconfortant. On peut aussi espérer que les mécanismes anciens ne refonctionnerontpas. "L'étiquetteCela dit, ce qui compte encore au FN, jeune ou pas, c'estl'étiquette et plus précisément la marque Le Pen grâce à la surexpositionmédiatique de Marine Le Pen, de sa nièce et à un degré moindre de son père. Onvote, ici, pour le lepénisme et c'est une fierté selon Julien Sanchez, 29 ans,probable tête de liste à Nîmes."Je pense que l'on vote beaucoup pour l'étiquetteFront national, Bleu Marine, ou Marine Le Pen, mais il n'y a pas de raison de nepas laisser faire un jeune s'il est capable, efficace, volontaire. Le candidat, qu'il est 27 ans ou qu'il en est 50, je pense qu'il n'y a pas de différence. S'ilssont candidats c'est que l'on a estimé qu'ils étaient bons, qu'ils avaient lescapacités. "Une stratégieValoriser les jeunes, le FN le fait aussi pour des raisonsde stratégie politique. La jeunesse, c'est le renouveau, l'espérance, cela peutplaire à son électorat qui, au passage, se rajeunit lui aussi : 18% des18-24 ans ont en effet voté pour Marine Le Pen lors la présidentielle de 2012.