Lagarde (UDI) : "Nous avons intérêt à organiser la consommation du cannabis"
Lundi, le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, a demandé au PS d'ouvrir le débat sur la dépénalisation du cannabis. Mercredi matin, sur France Info, Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI et maire de Drancy, lui a apporté un soutien, se déclarant "parfaitement d'accord " avec lui."L'interdiction n'évite rien, elle n'arrange que les trafiquants, les mafias que ça construit dans nos quartiers et même dans le monde puisqu'une partie du terrorisme se finance sur l'argent de la drogue ", a expliqué Jean-Christophe Lagarde.
"Je pense que nous avons intérêt à organiser la consommation de cannabis, ce qui est un meilleur moyen d'éviter que des jeunes s'y adonnent, un meilleur moyen pour lutter en termes de santé publique, un meilleur moyen pour éviter qu'on ait des dérives en termes de sécurité publique ", a ajouté le président de l'UDI, précisant qu'il n'engage que lui et que sa position est minoritaire dans son camp. Pour Jean-Christophe Lagarde, "dans notre pays où c'est interdit, il y a plus de jeunes qui consomment du cannabis que dans ceux où c'est organisé ". "Qu'est-ce-qu'on veut ? Se faire plaisir ? De donner bonne conscience ? ou protéger nos gosses ? "
Affaire Solère/Guéant : "Si c'est vrai, c'est absolument intolérable, scandaleux "
Le journal Le Monde a affirmé mardi que Claude Guéant, ancien ministre de l'Intérieur pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, aurait fait espionner son rival aux législatives de 2012, Thierry Solère. "Si c'est vrai, c'est parfaitement, totalement, absolument intolérable, scandaleux, inacceptable ", a réagi mercredi matin Jean-Christophe Lagarde. "Les services de renseignement extérieur, c’est fait pour observer les terroristes à l’étranger, en aucun cas pour surveiller un Français sur notre territoire, encore moins un candidat à l’élection législative qui ne présente aucun danger si ce n’est éventuellement pour ses adversaires ", a ajouté le député de Seine-Saint-Denis. Toutefois, Jean-Christophe Lagarde est resté prudent, affirmant : "Je n’aime pas m’exprimer sur ce genre de choses tant que la justice ne dit pas ce qui est vrai ou ce qui n’est pas vrai. Une des maladies politiques françaises, c’est de commenter ce qu’on ne sait pas ".
Projet de loi "égalité et citoyenneté" : "Une pierre de plus mais rien de révolutionnaire "
Le projet de loi "égalité et citoyenneté" est présenté mercredi en Conseil des ministres et un comité interministériel est organisé dans la banlieue lyonnaise, à Vaux-en-Velin. Le gouvernement va détailler 65 mesures dédiées aux quartiers étiquetés "Politique de la ville". Jean-Christophe Lagarde, maire de Drancy, a fait part de son scepticisme face à ce nouveau plan : "C'est une pierre de plus mais très franchement il n'y a rien de révolutionnaire. Lutter contre l'illettrisme, vous croyez que ça ne se fait pas déjà ? Lutter contre les injures racistes, on sort ça du code de la presse pour le mettre dans le droit commun, vous croyez que ça révolutionne le problème ? ".
Le constat dressé par le président de l'UDI est sévère : "L'apartheid social existe dans notre pays. Il y a à peu près huit millions de Français qui vivent dans des quartiers où l'égalité républicaine n'est pas respectée. Quand vous grandissez dans ces quartiers-là, vous avez moins de chances de réussir que dans les autres à égalité de talent et à égalité d'efforts ". Mais pour Jean-Christophe Lagarde, député de Seine-Saint-Denis, la solution à ces problèmes se trouve ailleurs que dans les mesures que va annoncer le gouvernement : "On a beaucoup plus progressé par la rénovation urbaine, par des systèmes et des dispositifs locaux d'accompagnement à l'emploi pour arriver à réintroduire tout le monde dans l'égalité républicaine que par une loi qui va faire de la com', qu'on nous annonce comme la dernière grande loi du quinquennat ".
Annonces pour la jeunesse : "On est entrés dans la foire à la présidentielle "
Alors que Manuel Valls a annoncé lundi des mesures pour la jeunesse, Jean-Christophe Lagarde a estimé mercredi qu'"on est entrés dans la foire à la présidentielle ". "On arrose avec des milliards d'euros qu'on n'a pas pour essayer de calmer une contestation sociale au lieu d'une réponse politique. Une réponse politique en disant comment nous reconstruisons la société française, c'est cela dont nous avons besoin ", a estimé le maire de Drancy.
Jean-Christophe Lagarde a dénoncé le coût de ces mesures qui, selon lui, ne régleront pas les problèmes auxquels sont confrontés les jeunes : "Ca fait quatre milliards d'euros que le gouvernement lâche pour essayer d'éteindre la contestation sans y parvenir. Vous imaginez qu'on en est arrivés à l'idée qu'un jeune diplômé, on va lui donner une bourse encore pendant quatre mois pour trouver du boulot. Vous croyez qu'un jeune diplômé c'est avec de l'argent qu'il va trouver du boulot ? c'est juste ridicule ".
Visant les organisations de jeunesse qui avaient plaidé pour la prolongation du versement des bourses au-delà du diplôme, il a dit avoir "été très déçu d'entendre des jeunes dire que la façon de leur retrouver du travail, un avenir, un espoir, une autonomie, une capacité à construire sa vie, c'est simplement d'allonger des allocations" .
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