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La tension entre PS et Verts a atteint un pic

Le pic de pollution sur la capitale a provoqué une belle bagarre entre PS et Verts, juste avant les municipales.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Chic, un pic !

L'occasion était trop
belle : Socialistes et Verts se sont disputés la paternité de l'opération
de circulation alternée qui n'aura duré qu'un jour dans la capitale. Et encore,
un jour trop tard, puisque le pic était déjà dépassé.

L'enjeu, c'est un brevet
d'écologie appliquée. Plus vert que moi, tu meurs.

Cécile Duflot et ses amis d'EELV
Paris ont revendiqué avoir été les premiers à réclamer la mesure.

Christophe Chantepy, le
directeur de cabinet de Jean-Marc Ayrault, a rappelé que le Premier ministre a
tranché lors d'une réunion samedi après-midi à Matignon. En présence du
ministre socialiste de l'écologie Philippe Martin, et de la ministre socialiste
de la santé Marisol Touraine, qui lui avaient demandé d'intervenir en urgence. Jean-Marc
Ayrault peut se féliciter au passage d'avoir pris la bonne décision. C'était
mieux que de ne rien faire.

 

Qui aura eu l'idée au final ?

 

Franchement, tout le monde
s'en moque, surtout les Franciliens confrontés à un risque sanitaire bien réel,
qui n'a pas disparu ce matin, même si nous sommes repassés au-dessous du seuil
autorisé : l'air que vous respirez à Paris est toujours aussi pollué. Le problème
dépasse la seule automobile, il est global, comme le rappelle Serge Orru,
ancien directeur du WWF, qui conseille aujourd'hui Anne Hidalgo sur l'économie
circulaire. Il ne faut plus attendre que le vent fasse le ménage. Il est temps
d'éco-concevoir toute notre production nationale. L'industrie peut être à la
fois écologique et créatrice d'emploi. Tout le débat est là.

 

Il divise Verts et PS, à tous les niveaux.

 

Anne Hidalgo, la candidate
socialiste à la mairie de Paris, a mis le feu dimanche, en accusant les Verts
d'avoir accepté une commande de bus diésel en Île-de-France. Ils ne l'ont pas
votée, " c'est un scandale qu'elle ait dit ça ", s'est énervée Cécile
Duflot.

Cette bagarre a quelque chose
de dérisoire. Mais le pic d'un jour est devenu un enjeu électoral: le PS veut
démontrer qu'il sait faire de l'écologie tout seul. Et les Verts y ont vu
l'occasion de glaner quelques précieux points. Parce que, soyez-en rassurés,
ces alliés turbulents vont comme d'habitude se rabibocher entre les deux tours.

 

L'alliance PS/Verts est à bout de souffle ?

 

Elle ne se sert plus à
grand-chose. Cécile Duflot a de nouveau critiqué le gouvernement hier, ce qui
ne fait pas progresser d'un pouce le combat écologique, et donne une image de
pagaille au sommet de l'Etat. Il serait peut-être temps pour la ministre du
logement de claquer la porte et reprendre enfin sa liberté de parole. En
attendant, les portiques écotaxe ont été remisés et la fiscalité sur le
diésel reste au placard. La transition énergétique peut attendre.

Le pic, c'est chic, mais
attention, il faut savoir redescendre.

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