La crise fait fondre le projet du PS
"Le changement", c'est l'intitulé du projet du PS. Un projet qui semble mieux porter son nom que jamais. Moins d'une semaine après la primaire, certains fidèles du député de Corrèze avaient reconnu que des "adaptations" seraient nécessaires. Le projet table sur une croissance de 2,5%. Or on en sera loin, sans doute pas plus d'1% l'année prochaine. Hier le président de la Commission des Finances de l'Assemblée Jérôme Cahuzac, proche lui aussi de François Hollande, a précisé les choses: la totalité du programme ne pourra pas être réalisée. Stéphane Le Foll, bras droit du candidat, préfère regarder le verre à moitié plein. On ne va pas tout jeter : "il y a des chose qu'on va garder mais tout ça se fera dans un ordre avec un agencement qui va être fixé par le candidat".
Agencement des mesures
Il faudra "prioriser", voire différer certaines priorités, notamment au contrat de génération porté par François Hollande, c'est à dire l'exonération de charges pour l'embauche d'un moins de 25 ans et le maintien d'un sénior. Ce sera d'abord ce contrat de génération avant les emplois d'avenirs. Le projet du PS en prévoit 300.000. Ils seront en fait très ciblés sur les quartiers difficiles. Même les propositions estampillées Hollande, comme les 60.000 créations de postes dans l'enseignement, sont en train de subir un lifting. Il est désormais question de les compenser par des suppressions d'effectifs ailleurs.
Cure d'amaigrissement
Cela inquiète certains. Pour le député Olivier Dusspot, proche de Martine Aubry, gare à ne pas tirer un trait sur un projet qui a fait l'objet d'un long travail de concertation au PS : "Si on fait campagne uniquement en disant que rien ne va changer, ça ne marche pas".
A l'UMP, on ne manque pas de railler ce qu'on considère comme des tergiversations, reprenant les termes de Martine Aubry pendant la primaire, le parti majoritaire invite François Hollande à "sortir du flou" sur son programme.
Pour le vice-président du MoDem Jean-Luc Benhamias, le candidat socialiste est au contraire sur le chemin de la raison : "c'est une bonne chose si on veut être capable de mettre en place une majorité nouvelle dans ce pays, une majorité qu'on appelle centrale".
Sans forcément faire un pas vers François Bayrou, François Hollande cherche en fait à revenir à ce qui a fait sa marque de fabrique au début de sa campagne. Un profil de gestionnaire responsable attaché à la lutte contre le déficit, après un virage tactique à gauche pendant la primaire, et face à la pression de la mauvaise conjoncture, il semble vouloir revenir sur ses rails.
En bref, Christine Boutin veut lutter contre les mauvaises croyances
Sur son site la candidate du Parti Chrétien Démocrate à la présidentielle a mis en ligne un quizz, intitulé "je ne suis pas celle que vous croyez".
Il s'agit de lutter contre 10 à priori dont elle serait victime. Elle indique notamment que le livre rouge qu'elle a brandi au Palais Bourbon lors du débat sur le PACS et saisi sur une photo n'était pas la bible, mais le règlement intérieur de l'Assemblée. Elle a bien sorti le livre Saint une fois dans l'hémicycle, mais il n'y avait pas eu de cliché.
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