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L'UMP au bord de l'implosion

Le grand déballage à l’UMP, c’est pour ce matin : Jean-François Copé joue son avenir à la tête d’un parti en pleine implosion, le jour d’après la défaite infligé par le FN aux Européennes.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (© RF)

Il n’a même pas fallu attendre 24h pour que les chiens soient lâchés. L’explication promise par Jean-François Copé, réplique de sa guerre de décembre 2012 avec François Fillon, s’est déjà transformée en deuxième choc politique, après le vote de dimanche, et pourrait tourner à la mort en direct de l’UMP, du moins dans sa version actuelle. Question : Jean-François Copé va-t-il démissionner dès ce matin de la présidence du parti ? Les uns affirment qu’il l’annoncera à 8h30, en lever de rideau du bureau politique statutaire qui va s’ouvrir à l’Assemblée nationale, les autres qu’il va s’accrocher à son mandat. Ne confiait-il pas récemment "Je me battrai jusqu’au bout".

Mais ce sera dur de rester après les perquisitions, l’avalanche de révélations, les larmes télévisuelles de son lieutenant élu eurodéputé dimanche. Jérôme Lavrilleux a reconnu surfacturations et dérapages durant la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, tout en affirmant que l’ancien président et Jean-François Copé n’étaient pas au courant. Il y a eu avant lui maître Patrick Maisonneuve, l’avocat de Bygmalion, qui a affirmé que la société de communication fondée par deux proches de Copé, Bastien Millot et Guy Alves, avait été obligée par l’UMP de produire des fausses factures à hauteur d’une dizaine de millions d’euros pour couvrir les dépassements de campagne du candidat. Si l’avocat avait dégainé avant les européennes, vous imaginez le carnage électoral du FN ! Vous y ajoutez enfin le magazine Le Point qui parle ce matin d’une machine à cash à 26,7 millions d’euros. C’est jackpot !

L’accusation concernant la campagne de 2012 est fondée ?

Un proche de Nicolas Sarkozy affirme que non, rappelant que la très officielle commission de contrôle des comptes de campagne a épinglé le candidat pour un dépassement de 300.000 euros. "Où sont passés les dix millions ? Une telle somme, ça se serait forcément vu", s’agace ce fidèle de l’ex-président qui conseille à Copé de régler ses comptes avec ses propres amis. Nicolas Sarkozy lui-même, de retour d’Israël et en partance ce matin pour Madrid, encaisse le coup. Un de ses amis s’inquiète : "pourvu avec leur folie que son image ne soit pas atteinte et que les militants ne nous renvoient pas le Sarkothon à la figure".

Et chez les fillonistes, les couteaux sont tirés ?

François Fillon va réclamer la démission de Copé. Et une cogestion entre anciens Premiers ministres, avec Raffarin et Juppé. Certains se demandent si cette histoire de fausses factures ne remonte pas au début de la campagne de 2012,  bien avant des risques de dépassement. Si Copé reste, prédit un ancien ministre, alors le parti implosera avec le départ en cavaliers seuls de tous ceux qui ont des ambitions présidentielles. Un haut responsable de l’UMP imagine le pire, un trou béant laissé entre le FN et le centre. Marine le Pen n’aurait qu’à se baisser pour ramasser les miettes d’une droite rongée par les affaires, et briguer en force la présidentielle de 2017. Le plus fou dans cette histoire est que le choc Bygmalion aura effacé des tablettes l’intervention mardi soir du président Hollande. Tout va si vite.

 

 

 

 

 

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