Les premiers signes defaiblesse, les premières inquiétudes, le ton a radicalement changé en quelquesjours. Lundi soir, à Matignon, réunion d'information avec les groupesparlementaires et c'était l'union derrière nos soldats. Mercredi, lors du débatà l'Assemblée, l'UMP et le centre ont commencé à s'interroger sur l'isolementmilitaire de la France dans cette guerre. Enfin, les évènements en Algérie ontbouleversé la donne diplomatique et politique. Du coup, l'opposition ne se gêneplus pour émettre des critiques sur la stratégie adoptée par l'Elysée.Lesfrappes aériennes seraient suffisantes estime Axel Ponatiowski, vice-présidentUMP de la commission des affaires étrangères qui est "plus réservé sur la présence de forces combattantes françaises sur le sol malien. Ce n'est pas notre place".La prise d'otages dans ledésert algérien focalise l'attention. Nombreux sont ceux qui yvoient des représailles terroristes à l'intervention française au Mali. L'Algérie a, en effet,autorisé le survol de son territoire à nos avions de combat. Et pour lutter contre leterrorisme, la France et l'Algérie doivent entretenir d'étroites relations detravail, des contacts directs. Ce qui n'est peut-être plusle cas aujourd'hui selon le député UMP Eric Ciotti : "L'actuel gouvernement a voulu démanteler pour des raisons politiques la hiérarchie de nos services de renseignement" : un "choix dangereux car on s'est coupé de contacts précieux".Pendant que l'oppositioncritique, certains à gauche reviennent sur leurs premières déclarations. Chez les écologistesnotamment. Le plus virulent fut NoëlMamère qui a dénoncé le week-end dernier une "propagande va-t-enguerre" .A la lumière des évènementsde ces dernières heures, il prône désormais l'union nationale derrière FrançoisHollande."La France a pris une décision grave aux conséquences dramatiques. J'aurais voulu avoir tort". La France est-elle isolée?C'est la question qui agite la classe politique. L'armée française est laseule armée occidentale à intervenir sur le terrain. Pas de troupes américaines,ni britanniques, ni allemandes, ni polonaises ou d'un autre pays de l'Union. L'Europe de la Défense,l'ancien magistrat anti-terroriste Alain Marsaud, aujourd'hui parlementaireUMP, n'y croit pas :"Peut-être que de temps en temps on nous prêtera un avion ou éventuellement des missiles pour taper, mais ça n'ira jamais plus loin". Et son collègue Lionnel Lucase demande si François Hollande a pris la mesure de sa décision, ce qui luipermet cyniquement de la comparer avec celle de Nicolas Sarkozy pour laLibye : "Dans l'opération libyenne, il y avait d'autres nations engagées..."Jeudi soir sur France Info, l'ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy, Hervé Morin, asoutenu la décision de François Hollande. Il Il a surtout déploré que lesautres dirigeants européens soient aux abonnés absents. "Il n'y a aucuneconscience européenne, c'est affligeant".