Hollande, l'éternel optimiste
C’est à croire que le moral présidentiel est indexé depuis quelques jours aux succès des Bleus. De là dire qu’il y aurait un petit air de samba dans les couloirs de l’Elysée, il ne faut quand même pas exagérer ! François Hollande va s’offrir une nouvelle soirée foot sur écran géant à l’Elysée, mais attention : il n’y aura pas de média pour ce France-Equateur. Le président veut éviter un procès en récupération, surtout après son interview impromptue sur TF1 le soir du match contre le Honduras, qui lui a valu quelques railleries, jusque dans les rangs du gouvernement.
Ce qui ne l’empêchera pas d’aller au Brésil assister aux quarts de finale, si la France se qualifie. L’hypothèse est dans les tuyaux, mais il n’a pas voulu la confirmer hier à Fabienne Sintès, quand elle lui a posé la question : il en va du sport comme de la politique, étape par étape, a-t-il dit. « J’en connais qui parlent déjà de la finale, et puis qui sont écartés dès les huitièmes ». A bon entendeur…
Vous y voyez une allusion politique
Avis à tous ceux qui le donnent pour mort en 2017, ou qui s'y voient déjà, même s’il n’y a pas de quoi se réjouir avec « une reprise en panne », comme le titrent Les Echos ce matin. François Hollande pense que la persévérance finira, peut-être, par payer. L’accord Alstom, exécuté sans couac, et ses cinq propositions en faveur de la croissance et de l’emploi en Europe, adressées à Herman Van Rompuy, et qu’il va défendre à Bruxelles, sont là pour démontrer que les vents peuvent de nouveau être favorables.
Le débat budgétaire ne l’inquiète pas ?
Pas plus que ça. Pour lui, ce n’est pas en mettant dix milliards de plus sur les ménages que la consommation redécollera et que l’économie repartira. Il n’y aura donc pas de changement de cap. La discussion du projet de finances rectificatives qui a démarré lundi le laisse de marbre. Son entourage veut se convaincre qu’aucun frondeur ne mettra le gouvernement en difficulté au final. Certains d’entre eux se montrent pourtant très déterminés. François Hollande, lui, fait preuve d’un optimisme de circonstance. Avec, en face, une UMP empêtrée dans le feuilleton Bygmalion. C’est déjà ça de pris.
L’impopularité est pourtant toujours là
18% dans le dernier baromètre Ipsos-le Point, une misère. Il vit avec, fait mine de s’en moquer, peut-il faire autrement ? « Cette impopularité part de loin », analyse le président, « après tout, je n’ai fait que 28% au 1er tour. Le niveau actuel, en période de grande difficulté pour nos concitoyens, n’est donc pas si éloigné ». François Hollande fixe, malgré tout, la ligne de l’horizon avec une sérénité déconcertante. Un horizon qui pourrait se teinter de bleu, non pas dans trois ans, mais d’ici à trois semaines. Si tout va bien.
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