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Hollande: et maintenant, que va-t-il faire ?

Le chef de l'Etat est au pied du mur après le premier tour désastreux de la gauche aux élections municipales.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (©)

François Hollande est rentré
dès lundi soir de son sommet sur la sécurité nucléaire à la Haye, pour s'occuper
du Tchernobyl politique subi par la gauche dimanche. Le président va y
consacrer tout ce mardi avant de recevoir demain et pour deux jours son
homologue chinois Si Jinping. Il y a vraiment des rendez-vous qui tombent mal,
parce l'urgence est ailleurs : le premier tour oblige le
chef de l'Etat à trancher, ce dont il a horreur.

L'équation est simple :
soit il remanie dans la foulée, pour répondre à la sanction majeure qui se
profile dimanche prochain, mais il grille cette cartouche avant les
européennes. Soit il attend, il fait le dos rond, et fait mine d'ignorer
l'avertissement envoyé par les Français, ce qui pourrait être tragique

Le président a été surpris
par l'ampleur de la débâcle de Patrick Mennucci à Marseille. " C'est une
raclée par abstention, notre électorat n'est pas allé voter ", se désole
un conseiller de l'Elysée. Personne ne sait, même dans
le bureau d'à côté, ce que François Hollande va décider.

Il va remanier ?

"Si l'on tire les fils
du premier tour, les résultats sont déjà écrits", reconnaît un membre du
premier cercle. François Hollande espère encore
en un sursaut cette semaine, et va jauger l'ampleur de la vague bleue, avec des
bastions socialistes qui pourraient tomber, comme celui de son conseiller et
ami Bernard Poignant à Quimper. Sa décision n'est pas encore prise. Il
tranchera dans la foulée. Ou pas. Ce qui n'empêche pas les spéculations. 

La prestation jugée trop
terne de Jean-Marc Ayrault, qui avait lamine des mauvais jours après la débâcle
de dimanche, a relancé " l'hypothèse Manuel Valls " à Matignon. Elle vient s'ajouter à la
semaine " Fabius reprend du service ", et à l'autre semaine
" Ayrault reste jusqu'en 2015 ".

Le Premier ministre se sait
en sursis, mais pour combien de temps, lui qui a réuni hier une vingtaine de
poids lourds à déjeuner à Matignon. Ambiance de plomb, colère de Claude
Bartolone, qui a lâché : " elle est où ma pierre tombale ",
référence à un propos lu dans le Monde, attribué à un conseiller d'Ayrault. Le
patron de l'Assemblée nationale n'a pas décroché un mot à table. Le mot d'ordre
était hier : pas une mairie de plus pour le FN, on se retire si
nécessaire, comme à Saint-Gilles ou Tarascon. Et si des socialistes
récalcitrants se maintiennent comme à Béziers, l'investiture leur sera retirée,
ils seront dissidents.

Ça va suffire pour remobiliser la gauche ?

Sans doute pas. Le front républicain et le
ni-ni sont des réflexes d'un autre âge. Le paysage politique français est en
train de bouger. Les électeurs se moquent des
consignes de votes. 

La seule question est de
savoir si François Hollande dira lundi prochain : "Je vous ai
compris". Plus que jamais, la suite du quinquennat est entre ses seules mains.

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