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Hervé Morin : "S'il a un peu d'autorité", François Hollande "doit dégager Emmanuel Macron"

Invité ce jeudi de France Info, le président UDI de la région Normandie, Hervé Morin a affirmé que le président de la République devait demander la démission du ministre de l'Economie. "Il ne doit pas y avoir simplement un rappel à l'ordre" a dit l'ancien ministre de la Défense.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

Emmanuel Macron a franchi mardi soir, à Paris "une nouvelle étape " vers la présidentielle de 2017 devant 3.000 personnes et une quarantaine d'élus lors du premier meeting de son mouvement En Marche !. "Ça peut pas durer, c'est aussi simple que ça ", a déclaré jeudi sur France Info, Hervé Morin, président UDI de la région Normandie. "Si François Hollande veut montrer un jour qu'il a un peu d'autorité, il doit dégager Emmanuel Macron. Ce n'est pas envisageable autrement ", a ajouté l'ancien ministre de la Défense. "Je comprends qu'il ne le fasse pas aujourd'hui parce que c'est le 14-Juillet. Il doit dire à Emmanuel Macron, vous voulez être candidat à l'élection présidentiel de 2017, vous devez vivre votre vie ."

Morin sur Macron : "Il ne doit pas y avoir simplement un rappel à l'ordre"
Hervé Morin est persuadé qu'il "y aura une recomposition du paysage politique en France en 2017. On voit bien que tout ça, la fracture droite-gauche, n'a plus de sens. Il y a d'un côté les modernes et de l'autre ceux qui portent un autre projet. Vous avez le Front de gauche d'un côté et le Front national de l'autre ."

Le premier tour de l'élection présidentielle verra "un homme face à Marine Le Pen ", selon Hervé Morin. "Cet homme aura une responsabilité. Il devra rassembler ces hommes et ces femmes pour construire la majorité de demain ."

"Il manque 20 milliards d'euros pour le modèle d'armée que la France a décidé "

Le traditionnel défilé militaire du 14-Juillet  se tient ce jeudi matin sur les champs Elysées à Paris. L'engagement, notamment dans l'armée, est le thème central cette année. "L'armée doit être une priorité bien plus qu'elle ne l'est en vérité. Il y a aujourd'hui de vraies incertitudes sur les capacités à financer le modèle d'armée qui est le nôtre. Il manque 20 milliards d'euros pour le modèle d'armée que la France a décidé ", a estimé Hervé Morin.

Après les attentats, François Hollande a renoncé aux suppressions d'effectifs et a annoncé des postes supplémentaires. Pour l'ancien ministre de la Défense, "on ne dit pas aux Français qu'on gèle des crédits. On a, par exemple, gelé 500 millions d'euros supplémentaires il y a quelques semaines. En tout, il y a 1,3 milliard d'euros de réserve qui ont été effectués et qui ne seront probablement pas dégelés. Il y aura pour le chef de l'Etat l'année prochaine, en 2017, une exigence : revoir la maquette financière du budget de la défense ."

Mercredi soir, François Hollande a annoncé la fin de l'opération Sangaris, en Centrafrique, au mois d'octobre. "Il est clair que l'armée française ne pouvait pas être sur autant de champs en même temps. Le champ intérieur, difficile à vivre pour nos soldats, des opérations extérieures qui coûtent cher, " a déclaré Hervé Morin. "On a derrière tout ça une usure accélérée du matériel, la formation des soldats qui est réduite. Donc, il est évident qu'il y avait besoin de recomposer tout ça, d'autant plus que l'opération Sangaris ce n'est pas fondamentalement un succès ".

Présidentielle de 2017 : "J'engagerai à construire un collectif qui soutiendra un candidat aux primaires "

La primaire de la droite et du centre aura lieu en novembre. L'UDI a refusé d'y participer. Hervé Morin, membre du parti centriste, n'annoncera pas "avant le mois d'octobre " qui il soutient. "J'engagerai, et on sera très nombreux au sein de l'UDI, à construire un collectif qui soutiendra un candidat aux primaires ", a indiqué l'ancien ministre de la Défense.

Sans donner de nom, Hervé Morin a reconnu qu'il y a "déjà des lignes rouges, des sujets sur lesquels on peut considérer que d'office on ne peut pas soutenir tel ou tel candidat, compte tenu de tel ou tel propos. Quand on est centriste, on considère que l'horizon européen est à rebâtir. La sortie des Anglais est une chance extraordinaire pour reconstruire l'Europe ."

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