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FN et Front de gauche misent sur les élections européennes

Le Front national et le Front de gauche lancent une OPA sur les élections européennes qui se tiendront en mai 2014. Chacun est en train de s'allier avec ses partenaires européens pour gagner du terrain. Tous mettent en avant la nécessité d'une autre Union européenne.
Article rédigé par franceinfo
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La crise, le manque de confiance en François Hollande et les
faux pas de l'Union européenne, comme ce plan de sauvetage pour la Crète où
l'UE voulait taxer les comptes des petits épargnants, tout cela donne du grain
à moudre au FN et au Front de gauche. A un an jour tout juste des élections
européennes, les deux partis s'organisent pour gagner des voix.

A l'extrême droite, Marine Le Pen s'y voit déjà : "Concernant
les élections européennes, je pense que nous arriverons en tête. Je pense que
les Français sont conscients des responsabilités de l'Union européenne dans nos
difficultés. Par conséquent, je pense que l'ensemble de ces Français qui sont
eurocritiques, eurosceptiques et europhobes ont le droit de l'être.
"

L'europhobie des Français permettrait à la présidente du FN
de rafler la mise aux prochaines européennes ? Florian Philippot est
beaucoup moins confiant : cité par Le Point , le vice-président du FN
estime que son parti a "toujours des difficultés à mobiliser les
électeurs, car d'habitude, c'est la France du oui qui se déplace pour ce
scrutin.
"

Ralliement autour de l'immigration

Le Front national va donc frapper fort sur le thème de
l'immigration. Il va aussi chercher des alliés et va proposer un projet élaboré
avec ses "frères" européens, notamment le Vlaams Belang flamand, le FPO
autrichien et l'UKIP anglais. Ils se réunissent justement ce week-end à Paris.

Marine Le Pen, qui est la vice-présidente de ce congrès de l'Alliance européenne pour la liberté, espère arriver à constituer
un groupe au Parlement européen. Mais le FN a de la concurrence sur le terrain
de l'europhobie : Nicolas Dupont-Aignan est en première ligne.

Le président de Debout la République s'organise lui aussi
avec des amis européens, il participe ce week-end à une journée d'échange. Nicolas
Dupont-Aignan prône, comme le FN, la fin de l'euro mais il refuse d'être classé
à l'extrême droite. "Il y a une espèce de pensée de plomb qui s'est
abattue sur la France. Si vous contestez l'Europe telle quelle se construit
vous êtes un nationaliste dangereux qui va déclarer la guerre à l'Allemagne. C'est
ridicule. On culpabilise les Français et les forces politiques. Moi, je veux
prouver que l'on peut être patriote sans être nationaliste.
"

La gauche de la gauche se place

Pendant que les europhobes de droite s'organisent pour
rafler la mise aux prochaines européennes, la gauche de la gauche se met elle
aussi sur les rangs. Pas question pour le Parti communiste français et pour ses
alliés de laisser le champ libre aux socialistes. Ils estiment que François Hollande n'a pas respecté sa
promesse de renégocier le traité européen.

Et ils ne sont pas les seuls à lui en
vouloir pour cela. Thomas Nord est député au Bundestag, dirigeant de Die Linke : "La politique néolibérale mise en place par les socialistes privent ces mêmes
partis de leur raison d'être. Soit ils l'entendent et le comprennent, soit il n'y
aura pas d'autre issue que de constituer une gauche démocratique en Europe qui
sera différente de celle-là.
"

Une autre Europe, plus à gauche, voilà ce que veulent
construire les Allemands de Die Linke avec leurs partenaires Français du Front
de gauche. Le secrétaire nationale du Parti communiste, Pierre Laurent : "Nous
avons l'ambition de construire des rassemblements extrêmement larges et les
forces sont disponibles. Ce qui est frappant à l'échelle européenne, c'est qu'au-delà
de nos seules forces politiques il y a énormément de forces sociales qui sont
engagées dans ce combat contre l'austérité.
"

Et après ce séminaire jeudi à Paris entre les parlementaires
du FG et leurs homologues allemands de Die Linke, une autre rencontre est déjà
programmée pour la mi-juin à Berlin.

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