Made in MedefLes opposants au texte dénoncent une loi voulue, écrite et faitepar et pour le patronat. Le Front de gauche et une trentaine de parlementairessocialistes parlent de recul pour le monde ouvrier et salarié.Mardi 5 mars dans l'après-midi, dans la manifestationparisienne, on verra Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent qui défileront avecla CGT et FO. Une délégation d'élus PS viendra les saluer."Il y a réellement un flottement au sein desparlementaires socialistes et de notre parti. Les parlementaires rencontrentsur le terrain les délégués syndicaux qui montrent à quel point cet accord estnégatif ", explique la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, porte-drapeau del'aile gauche du Parti socialiste.Concrètement, le texte sera débattu au Parlement début avrilen procédure d'urgence et devrait être applicable en mai.Pour expliquer ce calendrier rapide, le gouvernement seréfugie derrière sa volonté de lutter contre le chômage de masse, et il insistepour que le projet conserve l'esprit de la négociation, c'est-à-dire, plusbrutalement, à l'adresse de ses troupes : "Dites oui, circulez, y'a rien àvoir ". Comme une centaine de ses collègues qui ont vanté, dans unetribune, la naissance d'un nouveau modèle social, le rapporteur du texte, ledéputé Jean-Marc Germain, trouve les critiques exagérées."C'est un texte qui a été signé par troisorganisations qui représentent la moitié du monde salarié, donc c'est vraiment excessifde faire ça. Je ne crois pas que l'on serve le pays en étant aussi excessif.Tout ce que l'on pourra améliorer on le fera et puis il y aura un droit desuite, " estime Jean-Marc Germain.Et ce droit de suite, c'est de prévoir un rendez-vous entrepartenaires sociaux dans un an si les résultats sur l'emploi précaire, parexemple, sont jugés insuffisants.Un droit de suite qui fait rire jaune le secrétaire nationaldu Parti de Gauche. C'est l'ensemble du projet qu'il faut revoir selon EricCoquerel. Hollande fait du Sarkozy poursuit-il. "C'est un projet de loiqui est un accélérateur de licenciements. Le parti socialiste, quand il étaitdans l'opposition, était contre les mesures que proposait Nicolas Sarkozy et quisont exactement reprises dans ce projet. C'est assez incompréhensible. "Un débat qui promet d'être agitéLe Front de gauche promet des centainesd'amendements, des socialistes vont faire entendre leur différence, lesécologistes ne se prononceront qu'à la fin du mois mais leur groupe est divisésur ce sujet.Sans doute le gouvernement acceptera-t-il quelques modifications à la margeafin d'éviter une fracture qui serait, vu la période, politiquement dangereuse.C'est ce qu'explique la porte-parole du PS Frédérique Espagnac :"Laquestion n'est pas d'être disciplinée, la question est d'entendre lesdivergences. A partir du moment où un cadre avait été accepté par tous ce n'estpas maintenant qu'il faut revenir dessus. "Ce n'est pas le cadre qui pose problème comme ellel'affirme. Mais le fond du texte : François Hollande a du mal également àinverser la courbe du scepticisme.